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Par Jean-Philippe Delbonnel, Président de l’Institut Quorum

La sécurité publique demeure une priorité pour les collectivités locales, mais sa mise en œuvre suscite aujourd’hui des débats renouvelés, notamment autour de l’usage de l’intelligence artificielle dans les systèmes de vidéoprotection. L’Institut Quorum a réalisé, pour la société Orasio, une enquête nationale auprès de 3 000 Français représentatifs de la population adulte. Ses résultats témoignent d’une opinion à la fois ouverte à l’innovation et soucieuse de l’encadrement démocratique de ces outils.

Lorsqu’ils évaluent la situation de la sécurité dans leur commune, près de deux tiers des Français se déclarent globalement confiants.
Beaucoup estiment que la situation est maîtrisée, tout en reconnaissant l’importance d’un renforcement préventif.
Une part non négligeable de la population, environ un tiers, exprime toutefois une inquiétude réelle, qui se traduit par une attente de mesures concrètes et visibles de la part des autorités locales.
Dans ce contexte, la vidéoprotection « classique » ne fait plus débat : elle est massivement acceptée. Neuf Français sur dix se déclarent favorables à la présence de caméras dans l’espace public. L’installation de dispositifs de captation d’image s’est banalisée, au point d’être perçue comme un élément normal de la vie urbaine et comme un outil de tranquillité du quotidien.
L’arrivée de l’intelligence artificielle dans ces dispositifs suscite, elle, une position plus nuancée, mais globalement positive. Près de deux Français sur trois se disent favorables à l’intégration de l’IA dans la vidéoprotection, à condition que ses usages soient clairement encadrés. Une majorité déclare également qu’elle se sentirait davantage en sécurité dans une ville qui recourt à ces technologies. Néanmoins, cette adhésion ne signifie pas liberté totale d’usage : l’IA n’est
acceptée que si elle répond à des objectifs précis et proportionnés.
Lorsque l’on explore les situations concrètes dans lesquelles l’IA pourrait être utilisée, une hiérarchie très nette apparaît. Les Français jugent ces outils pleinement légitimes lorsqu’ils servent à prévenir ou résoudre des menaces graves : la prévention d’actes terroristes, l’arrestation d’auteurs de crimes violents, la recherche de personnes disparues ou encore la détection de départs de feu recueillent ainsi des niveaux d’adhésion élevés. Dans ces situations, la technologie est perçue comme un moyen d’agir plus vite et plus efficacement, là où le facteur temps peut être déterminant.


