Baromètre annuel de l’attractivité des départements : santé et mobilités en premier plan
- La rédaction
- il y a 6 jours
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Jean Philippe Delbonnel – Président de l’Institut Quorum
Deuxième volet du baromètre annuel de l’Institut Quorum, publié dans le Journal des Départements. Après avoir montré en octobre que les Français restent attachés à leur département tout en en connaissant mal les compétences, ce second éclairage révèle leurs priorités concrètes. Santé et mobilités apparaissent comme les deux leviers décisifs de l’attractivité départementale, devant la jeunesse, perçue comme un gage de vitalité à long terme.

La santé, critère décisif de confiance territoriale
Pour une majorité de Français, un département attractif est d’abord un département où l’accès aux soins est garanti. 63% citent la santé comme le premier facteur d’attractivité. Ce résultat traduit une inquiétude profonde face à la désertification médicale. Les habitants savent que la santé conditionne la qualité de vie, la sécurité et même la décision de s’installer durablement dans un territoire.
Les départements, de par leurs compétences en action sociale et leur proximité avec les territoires ruraux, apparaissent comme des acteurs capables de soutenir les maisons de santé, de financer des dispositifs incitatifs pour les médecins et de favoriser la télémédecine. Leur rôle, bien que parfois indirect, est décisif : un département perçu comme en retrait sur ce sujet perd immédiatement en attractivité.
Les mobilités, clef de l’accessibilité et de la compétitivité
Deuxième critère prioritaire : les mobilités. Plus d’un Français sur deux (55%) associe l’attractivité à la facilité de se déplacer au quotidien.
Il ne s’agit pas seulement des grands réseaux régionaux ou nationaux, mais de la qualité des routes départementales, des liaisons interurbaines, des transports scolaires, des connexions aux gares et aux bassins d’emploi.
Un département jugé enclavé est perçu comme pénalisant, tant pour les habitants que pour les entreprises. À l’inverse, un territoire qui investit dans ses infrastructures routières, ses solutions de mobilité douce et ses réseaux de transport collectif construit un avantage compétitif immédiat.
Les mobilités ne sont pas seulement un enjeu pratique : elles incarnent la capacité d’un territoire à être connecté, ouvert et accessible.
La jeunesse, indicateur de vitalité et d’avenir
Si santé et mobilités constituent les deux piliers prioritaires, la jeunesse reste un critère important pour 48% des Français.
Un département qui attire, retient et valorise sa jeunesse est perçu comme dynamique. Cela suppose des politiques actives en matière d’éducation (collèges), de culture, de sport et de numérique.
La jeunesse est l’indicateur de la vitalité d’un territoire : sa présence traduit la confiance, son absence signale le déclin. Les habitants savent instinctivement que « si les jeunes restent, le territoire a un avenir ».
Une communication à renforcer
Mais notre baromètre révèle un problème récurrent : près de 4 Français sur 10 estiment que leur département ne communique pas assez sur ses réussites.
Cette invisibilité pèse lourd : les habitants associent souvent la santé et les mobilités à l’État ou à la région, sans voir le rôle d’impulsion ou de coordination joué par le département.
L’attractivité ne dépend donc pas seulement des politiques menées, mais aussi de la capacité à les rendre lisibles et visibles.
L’enseignement de ce deuxième volet est clair : santé et mobilités sont les deux leviers déterminants de l’attractivité départementale. Ils répondent à des besoins immédiats, concrets et universels. La jeunesse complète ce tableau en incarnant une projection dans l’avenir.
Dans le prochain numéro (décembre), l’Institut Quorum analysera un défi central : comment concilier qualité de vie, développement économique et transition écologique pour bâtir une attractivité durable.



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