top of page

Résilience climatique : piloter l'adaptation des territoires

  • La rédaction
  • 8 juil.
  • 3 min de lecture

Juin 2025


Jean-Philippe Delbonnel - Président du                      Groupe Delbo Presse
Jean-Philippe Delbonnel - Président du Groupe Delbo Presse

À travers une étude exclusive confiée à l’Institut Quorum, il apporte une photographie nette de l’opinion française sur les risques environnementaux, les politiques d’adaptation et les attentes en matière de gouvernance territoriale.


Une opinion mature, lucide, mais sous-équipée face aux défis


La dynamique révélée par l’étude est sans équivoque : la conscience collective est installée, mais l’architecture d’action reste incomplète.

74 % des Français déclarent avoir déjà constaté des effets visibles du dérèglement climatique dans leur environnement immédiat. Cette perception ne repose plus sur des signaux abstraits. Les phénomènes évoqués sont concrets : vagues de chaleur prolongées, sécheresses plus fréquentes, inondations soudaines, orages violents. La menace est vécue.


Au-delà du ressenti, le risque sanitaire devient central dans la lecture publique du changement climatique. Près de 8 Français sur 10 redoutent un impact direct sur leur santé ou celle de leurs proches. Chez les jeunes adultes (18-34 ans), ce chiffre atteint 85 %. Il s’agit là d’un basculement générationnel dans la perception du dérèglement.


Des territoires perçus comme vulnérables, mais encore peu outillés


64 % des répondants considèrent que leur territoire est exposé à un niveau de risque élevé ou très élevé. Les secteurs jugés les plus vulnérables sont à la fois structurants et sensibles :


  • l’agriculture (69 %),

  • la forêt (64 %),

  • l’urbanisme (29 %),

  • les infrastructures (21 %).


Cependant, 36 % des personnes interrogées déclarent ne pas avoir identifié d’actions concrètes mises en œuvre localement. Et parmi ceux qui en mentionnent, les réponses évoquent des dispositifs fragmentés, souvent peu lisibles : aménagements ponctuels, plans de prévention sectoriels, actions de végétalisation. La résilience territoriale apparaît encore dispersée et sans véritable effet de système.


Une demande claire : financer, former, coordonner


L’étude met en lumière une attente forte en matière d’ingénierie territoriale. Les

obstacles sont bien identifiés :


  • insuffisance des moyens financiers (68 %),

  • lourdeur administrative (46 %),

  • déficit de compétences techniques (31 %),

  • réticence sociétale (35 %).


Pour surmonter ces freins, les leviers les plus attendus sont clairs :


  • des financements dédiés et structurels (59 %),

  • un accompagnement technique opérationnel (47 %),

  • des formations ciblées pour les élus et agents (46 %),

  • un accès facilité à des données locales fiables (33 %).


Autrement dit, la résilience n’est pas qu’un enjeu écologique. Elle est un projet de transformation territoriale, qui engage des fonctions techniques, politiques, financières et managériales.


Une gouvernance élargie, au service de l’action de terrain


L’un des signaux les plus puissants du baromètre concerne les modalités de gouvernance. 86 % des répondants plébiscitent l’intégration d’acteurs locaux dans les stratégies d’adaptation : agriculteurs, forestiers, associations, collectifs citoyens. Il ne s’agit plus d’un plaidoyer pour une gouvernance verticale ou technocratique, mais d’une demande explicite de coopération horizontale, articulée autour de la réalité des territoires.


La gouvernance attendue est celle de la convergence : entre État, région, département, intercommunalité et communes. Elle suppose un pilotage coordonné, une allocation claire des responsabilités et une capacité à fédérer autour de priorités partagées.


De l’intention à l’action : une fenêtre stratégique pour les collectivités


Le baromètre révèle un décalage persistant entre préoccupation individuelle élevée (84 % se disent concernés) et niveau d’action concrète encore limité (seuls 28 % participent à des initiatives). Pourtant, le potentiel d’engagement est là :


  • 80 % se déclarent prêts à modifier leurs habitudes de consommation,

  • 73 % à adapter leurs modes de déplacement,

  • et une majorité exprime le souhait de participer à des projets locaux s’ils sont clairs, accessibles et valorisants.


Les collectivités locales peuvent donc jouer un rôle catalyseur, à condition de proposer des cadres d’action structurés, visibles et à haute valeur perçue.


Les Assises de la Résilience : une réponse stratégique portée par le Département du Cher.


C’est dans ce contexte que le Département du Cher organise, les 5 et 6 juin à Neuvy-sur-Barangeon, les Assises Nationales de la Résilience Climatique. Ce rendez-vous, placé sous le signe du dialogue, réunira scientifiques, élus, experts des risques, associations et citoyens.


L’événement s’inscrit dans un dispositif local innovant, « Cher Forêt École », pensé comme un lieu d’expérimentation, de transmission et d’acculturation collective à la transition écologique.


Une leçon de méthode : anticiper, piloter, structurer


Ce que révèle cette étude, au fond, dépasse le seul cadre du climat. Il s’agit d’un test grandeur nature de la capacité d’un territoire à s’organiser face à l’imprévisible. Le Département du Cher ne propose pas une réponse symbolique. Il initie une méthode, un cadre, une vision.


Dans un pays marqué par la fragmentation institutionnelle et la lenteur des dispositifs de transition, cette initiative départementale ouvre une voie pragmatique. Elle démontre que la résilience n’est pas une injonction abstraite. Elle peut – et doit – devenir une compétence politique structurante, soutenue par des outils d’analyse, des choix de priorisation et une gouvernance éclairée.


ree



Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page