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La nomination de Sébastien Lecornu change-t-elle la donne pour les Conseils départementaux ? Entre contraintes budgétaires et promesse d’écoute des territoires, décryptage.


Premier Ministre - Élu du département de l’Eure - Président du Musée de Giverny.
Premier Ministre - Élu du département de l’Eure - Président du Musée de Giverny.

La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon ouvre une séquence décisive pour les Départements. Ancien président de conseil départemental, il connaît finement les politiques de proximité : solidarités (RSA, APA, PCH), collèges, voirie, ruralité.

Mais le contexte macroéconomique est contraint : trajectoire de désendettement, recherche d’économies, redéfinition de priorités nationales. Concrètement, deux scénarios coexistent.

Le premier : une relation plus opérationnelle avec l’État, où les arbitrages tiennent enfin compte des réalités locales et de la soutenabilité financière des transferts de charges.

Le second : la poursuite d’injonctions descendantes sans compensation intégrale, qui éroderait la capacité d’investissement et de service des Départements. La ligne rouge est claire : sans couverture des dépenses nouvelles, l’équilibre des politiques sociales et d’aménagement serait menacé.

Manon Marotta, Directrice – Institut Quorum

Vendredi 12 septembre 2025


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La rentrée scolaire 2025 remet les collèges au cœur des priorités des départements. Selon une enquête flash menée par l’Institut Quorum auprès d’élus départementaux, la situation appelle des réponses rapides et ambitieuses.


Des besoins de rénovation massifs

L’étude révèle que 68 % des élus interrogés estiment que leurs collèges nécessitent une rénovation ou une modernisation urgente. Vieillissement des bâtiments, sécurité, accessibilité, adaptation aux nouvelles pratiques pédagogiques : les enjeux sont multiples.

« Les départements sont prêts à investir dans l’avenir de leurs collégiens, mais la question des moyens reste un frein majeur. L’écart entre les besoins exprimés et les ressources disponibles est plus criant que jamais », Manon Marotta, directrice de l’Institut Quorum.


L’énergie, priorité des deux prochaines années

Autre enseignement : 57 % des répondants placent la rénovation énergétique au sommet de leurs priorités budgétaires pour les deux prochaines années. Dans un contexte de transition écologique et de flambée des coûts de l’énergie, les départements veulent accélérer la mise aux normes des établissements.


Un manque de moyens criant

Mais la volonté politique se heurte à une contrainte budgétaire majeure. Seuls 22 % des élus estiment disposer des ressources financières nécessaires pour répondre aux besoins identifiés.

Cette tension entre ambitions et capacités financières interroge sur le rôle de l’État dans le financement des infrastructures scolaires, ainsi que sur les solutions innovantes à trouver : partenariats publics-privés, fonds européens, dispositifs de péréquation.


Un enjeu stratégique pour la cohésion territoriale

Les départements rappellent que le collège est un pilier de l’égalité des chances et de l’attractivité locale. Investir dans ces équipements, c’est offrir aux jeunes un cadre d’apprentissage de qualité et soutenir la vitalité des territoires.

La rentrée 2025 sonne ainsi comme un appel à une mobilisation collective : élus locaux, État et partenaires institutionnels devront conjuguer leurs efforts pour relever ce défi.

Tribune Politique de : Jean-Philippe Delbonnel, Président fondateur du Groupe Delbo Presse et de l’Institut Quorum 

Vendredi 12 Septembre 2025 


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La vie politique française ressemble de plus en plus à une pièce jouée devant des gradins vides. La chute de François Bayrou, l’arrivée précipitée de Sébastien Lecornu à Matignon, les appels à la démission d’Emmanuel Macron et les mobilisations sociales dispersées du 10 septembre en sont autant de symptômes : celui d’un pays fatigué, où les institutions 

fonctionnent sans conviction et sans public. 


Depuis un demi-siècle, la dette s’accumule et limite toute marge de manœuvre. L’Assemblée est éclatée en trois blocs qui se neutralisent. Les gouvernements tombent les uns après les autres sur la question budgétaire. L’opinion publique, elle, se retire. Les enquêtes d’opinion confirment la défiance : aucune personnalité nationale ne dépasse désormais la barre des 50 % de popularité.


Les grands rendez-vous militants ne mobilisent plus que des minorités, et les audiences télévisées des interviews politiques sont en chute libre. 


La journée du 10 septembre l’a confirmé : beaucoup de débordements, mais une absence d’élan comparable aux grandes colères passées. La lassitude domine, et parfois l’indifférence. Même les syndicats, qui parlent de réussite, peinent à masquer le faible ancrage de la mobilisation. 


Dans ce contexte, la nomination de Sébastien Lecornu apparaît comme une tentative de stabilisation. L’ancien ministre des Armées connaît ses dossiers, mais il doit gouverner avec une alliance fragile entre macronistes et une partie de la droite, divisée et hésitante. La survie du gouvernement repose désormais sur des compromis temporaires, au risque de s’enfermer dans la tambouille parlementaire que les Français rejettent. 


Pendant ce temps, la vie continue dans les territoires. Dans les départements, on ne peut pas se contenter de mises en scène. Les présidents de conseils départementaux gèrent les solidarités, les routes, les collèges, la protection de l’enfance, alors que les moyens se réduisent et que les demandes explosent. Ce sont eux qui voient au quotidien les effets de l’inflation, de l’insécurité, de la crise des services publics. Ce sont eux qui doivent répondre quand l’État se replie sur lui-même. 


La politique nationale se déroule comme un théâtre déserté. Mais c’est dans les départements que se joue encore l’essentiel : maintenir du lien social, préserver la cohésion, incarner une proximité que Paris a perdue. Tant que les institutions centrales resteront engluées dans leurs jeux de pouvoir, ce sont les collectivités locales qui porteront, malgré elles, le poids de la République.

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