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La République s’essouffle, les départements en sentinelles

  • La rédaction
  • 11 sept.
  • 2 min de lecture

Tribune Politique de : Jean-Philippe Delbonnel, Président fondateur du Groupe Delbo Presse et de l’Institut Quorum 

Vendredi 12 Septembre 2025 


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La vie politique française ressemble de plus en plus à une pièce jouée devant des gradins vides. La chute de François Bayrou, l’arrivée précipitée de Sébastien Lecornu à Matignon, les appels à la démission d’Emmanuel Macron et les mobilisations sociales dispersées du 10 septembre en sont autant de symptômes : celui d’un pays fatigué, où les institutions 

fonctionnent sans conviction et sans public. 


Depuis un demi-siècle, la dette s’accumule et limite toute marge de manœuvre. L’Assemblée est éclatée en trois blocs qui se neutralisent. Les gouvernements tombent les uns après les autres sur la question budgétaire. L’opinion publique, elle, se retire. Les enquêtes d’opinion confirment la défiance : aucune personnalité nationale ne dépasse désormais la barre des 50 % de popularité.


Les grands rendez-vous militants ne mobilisent plus que des minorités, et les audiences télévisées des interviews politiques sont en chute libre. 


La journée du 10 septembre l’a confirmé : beaucoup de débordements, mais une absence d’élan comparable aux grandes colères passées. La lassitude domine, et parfois l’indifférence. Même les syndicats, qui parlent de réussite, peinent à masquer le faible ancrage de la mobilisation. 


Dans ce contexte, la nomination de Sébastien Lecornu apparaît comme une tentative de stabilisation. L’ancien ministre des Armées connaît ses dossiers, mais il doit gouverner avec une alliance fragile entre macronistes et une partie de la droite, divisée et hésitante. La survie du gouvernement repose désormais sur des compromis temporaires, au risque de s’enfermer dans la tambouille parlementaire que les Français rejettent. 


Pendant ce temps, la vie continue dans les territoires. Dans les départements, on ne peut pas se contenter de mises en scène. Les présidents de conseils départementaux gèrent les solidarités, les routes, les collèges, la protection de l’enfance, alors que les moyens se réduisent et que les demandes explosent. Ce sont eux qui voient au quotidien les effets de l’inflation, de l’insécurité, de la crise des services publics. Ce sont eux qui doivent répondre quand l’État se replie sur lui-même. 


La politique nationale se déroule comme un théâtre déserté. Mais c’est dans les départements que se joue encore l’essentiel : maintenir du lien social, préserver la cohésion, incarner une proximité que Paris a perdue. Tant que les institutions centrales resteront engluées dans leurs jeux de pouvoir, ce sont les collectivités locales qui porteront, malgré elles, le poids de la République.

 
 
 

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