Entretien avec Christophe Ramond, Président du Conseil départemental du Tarn
- La rédaction
- il y a 5 jours
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JDD - n°49 Novembre 2025
Vous êtes président du Conseil départemental du Tarn depuis 2017. Pouvez-vous revenir sur les grandes étapes de votre parcours politique et ce qui vous a conduit à cet engagement au service du département ?

Depuis mon plus jeune âge, je m’intéresse à la chose publique. J’ai grandi dans une famille de parents militants et très engagés dans la vie associative. Cet environnement m’a donné le goût du collectif et du service.
Après un DEA en politiques publiques, j’ai enseigné notamment les finances publiques et locales à l’Université des sciences sociales de Toulouse. J’ai ensuite été attaché parlementaire de Roland Garrigues dans le Tarn-et-Garonne, puis j’ai rejoint le cabinet de Thierry Carcenac, alors président du Conseil général du Tarn. J’ai poursuivi cet engagement aux côtés du député Jacques Valax dans le Tarn.
En 2015, j’ai été élu conseiller départemental du canton d’Albi 3. Deux ans plus tard, à la suite de l’entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul des mandats, Thierry Carcenac est resté sénateur et j’ai été élu président du Conseil départemental pour lui succéder. Depuis, je me consacre à 100 % à ce mandat unique.
J’ai la passion d’agir pour le Tarn et d’être utile aux Tarnaises et aux Tarnais. Avec mon équipe et les services du Département, nous innovons chaque jour pour apporter des solutions concrètes, avec le souci constant qu’un euro dépensé soit un euro utile à nos concitoyens, tout en imaginant le Tarn à l’horizon 2050, c’est indispensable.
Le Tarn se situe à la croisée des dynamiques urbaines et rurales, entre Toulouse et l’Occitanie intérieur. Quels sont aujourd’hui, selon vous, les grands défis pour le Département ?
“Notre département doit poursuivre son développement harmonieux en conservant un cadre de vie agréable.”
Ils sont multiples : anticiper le vieillissement de la population, s’adapter au réchauffement climatique, créer des emplois, et désenclaver le Tarn. L’arrivée de l’A69, grâce au projet de territoire que j’ai souhaité co-construire avec les forces vives du territoire, est un exemple de dossier que nous défendons pour permettre à l’économie tarnaise de créer des emplois et d’accentuer l’attractivité du Tarn.
Notre département doit poursuivre son développement harmonieux en conservant un cadre de vie agréable, avec de multiples services pour les familles, et l’authenticité de son terroir en proximité des métropoles de Toulouse et de Montpellier. C’est cet équilibre que je défends : un Tarn ouvert et accessible, qui se développe, mais qui reste fidèle à ce qui fait sa force, la convivialité, la nature préservée et des services publics présents au quotidien.
Chaque année le Département accompagne de façon volontariste plus de 500 projets portés par les élus tarnais que cela soit en matière de rénovation de bâtiment, de création d’équipements sportifs, culturels, de réfection de voirie… et fait en sorte que l’eau coule au robinet de tous les foyers tarnais grâce aux interconnexions et à l’aide à l’entretien des réseaux.
Nous avons également accélérer pour le déploiement de la fibre, réalisé à plus de 98,5 %. Dans le Tarn, le haut débit, ce n’est pas du confort, c’est une condition pour vivre, travailler et entreprendre partout.
C’est pourquoi nous avons créé le centre d’art contemporain le Lait, situé au cœur d’Albi, sous mon impulsion, la Scène nationale d’Albi est devenue la Scène nationale d’Albi-Tarn pour amener des spectacles de qualité au plus près des lieux d’habitations de tous les Tarnais...
Dans le Tarn, le sport, ce n’est pas qu’une passion, c’est un projet de société. Et le Département en est le premier supporter avec une hausse de 57% depuis ma prise de fonction en 2017.
Il est indispensable de favoriser la pratique d’une activité sportive adaptée et permettre à nos jeunes de quitter les écrans pour faire du sport. C’est pourquoi chaque année nous accompagnons les projets de construction ou de réhabilitation d’équipements sportifs.
Malgré la difficulté du contexte financier pour tous les Départements, ici notre défi est de continuer à voir loin pour bâtir le Tarn de 2050. Un Tarn plus attractif, plus solidaire et durable.
“Dans le Tarn, le sport, ce n’est pas qu’une passion, c’est un projet de société.”
Le Tarn consacre une part importante de son budget aux solidarités (RSA, protection de l’enfance, accompagnement du grand âge). Quelles sont vos priorités dans ce domaine essentiel pour la vie quotidienne des Tarnaises et des Tarnais ?

Les solidarités sont au cœur de l’action du Département. Près de 60% de notre budget y est consacré. J’ai une ligne claire : aucun Tarnais ne doit être laissé de côté.
Nous avons franchi une étape majeure avec l’ouverture de notre nouvelle Maison départementale de l’Autonomie en 2024. Ce guichet unique simplifie la vie des familles et des professionnels.
Nous sommes dans le Top 3 des Départements concernant les délais de traitement des dossiers. La réactivité de l’administration est nécessaire.
Nous sommes aussi l’un des Départements qui soutiennent le plus leurs établissements : le point GIR est à 8,54 €, le plus élevé d’Occitanie et parmi les premiers en France. Depuis 2021, nous avons financé la rénovation de plus de 3 200 chambres d’EHPAD, un engagement atteint trois ans avant la fin du mandat, preuve de notre volontarisme.
Nous innovons aussi ! Avec le dispositif Tarn Accompagnement Domicile - Établissement (TADE), nous finançons six heures d’APA supplémentaires pour préparer l’entrée en EHPAD et éviter les ruptures brutales.
La protection de l’enfance est un autre pilier. Chaque enfant est unique, je veux leur offrir un avenir sur-mesure. Notre budget en la matière a progressé de 33 % depuis 2021. Nous faisons le choix de l’engagement, malgré un contexte national marqué par l’insuffisance du soutien de l’État. Nous renforçons la PMI, nous augmentons de 20 % les accompagnements à domicile et nous déployons la prévention spécialisée dans 11 quartiers prioritaires.
Je veux des équipes sur le terrain. Nous adaptons nos dispositifs aux réalités : avec 100 nouvelles places d’Action Éducative en Milieu Ouvert, un renforcement des accueils d’urgence à Castres et Mazamet. Nous avons aussi lancé une rénovation en profondeur de la Maison Départementale Enfance Famille à Albi pour 7,5 millions d’euros. Nous initions aussi des partenariats inédits, par exemple avec l’Éducation nationale, pour proposer l’internat comme alternative au placement. Et chaque enfant confié au Département bénéficie d’un ordinateur quand il entre en 6e offert par notre collectivité.
Enfin, l’insertion et l’emploi sont des leviers essentiels. Depuis 2020, le nombre de foyers tarnais bénéficiaires du RSA a baissé de 14 %. Cette évolution est le fruit d’une action coordonnée : plus de 10 000 bénéficiaires accompagnés en 2024 dans des parcours personnalisés, et surtout des outils innovants. Notre plateforme départementale de mobilité solidaire a été lancée en 2025 afin de lever le frein majeur à l’emploi qu’est la mobilité. Notre Laboratoire d’ingénierie sociale, qui associe emploi, logement et formation, a déjà accompagné 75 familles. Nous avons également mis en place un pacte avec les entreprises tarnaises incluant une prime de 3 000 € pour l’embauche de bénéficiaires du RSA. Nous permettons le cumul RSA et emploi saisonnier, qui soutient à la fois nos allocataires et nos agriculteurs.
“Je veux des politiques sociales qui changent vraiment le quotidien, qui innovent sans gaspiller les moyens.”
Les collèges, la jeunesse figurent parmi les grandes missions départementales. Quelles actions phares menez-vous pour préparer l’avenir des jeunes dans le Tarn ?

J’ai fait de la jeunesse notre priorité en 2025, parce que les jeunes sont notre avenir.
Mon ambition est de gommer les inégalités pour donner à chacun toutes les chances de réussir. C’est dans ce but que nous avons créé le chéquier collégien. C’est un dispositif unique en Occitanie. Ce chéquier d’une valeur de 230€ est remis à tous les élèves de la 6ème à la 3ème. Il permet d’acheter des fournitures scolaires, des livres, de payer une licence sportive, de s’inscrire à une activité culturelle, d’aller au cinéma… C’est un vrai coup de pouce pour le pouvoir d’achat des familles.
Donner aux jeunes toutes les chances de s’épanouir, cela passe aussi par des collèges modernes et durables. Nous avons inauguré à Castres le collège Thomas-Pesquet, premier collège bâti sans perturbateur endocrinien et à énergie positive.
Pour faire face à la hausse démographique dans l’ouest du département nous bâtissons aussi à Couffouleux un nouveau collège à énergie positive, toujours avec zéro perturbateur endocrinien, une isolation optimisée, des espaces végétalisés… Tout est pensé pour offrir un cadre de vie et d’apprentissage sain et durable. Tous nos collèges le permettant ont d’ailleurs été équipés de panneaux photovoltaïques.
Et puis, il y a les enjeux du numérique. On le sait, nos jeunes ont tendance à passer trop de temps sur leurs écrans, et ce n’est pas sans danger. En lien avec l’Education Nationale, nous expérimentons donc des dispositifs telle que la pause numérique en mettant en place des pochettes dans lesquelles les élèves renferment leur téléphone portable à l’entrée au collège. Ils ne le récupèrent ensuite qu’à la fin de la journée. Nous mettons également à disposition des établissements des conseillers numériques pour former les collégiens aux bons usages du web et les sensibiliser aux dangers tels que le cyber-harcèlement, les fake news, etc.
Mon ambition est de faire en sorte que nos jeunes deviennent des citoyens éclairés et responsables. C’est également pour cela que nous formons tous les élèves de 4e aux gestes de premiers secours en partenariat avec les sapeurs-pompiers du SDIS.
Nous voulons aussi donner aux jeunes une vraie voix. Le Conseil départemental des jeunes, avec ses 42 conseillers élus tous les 2 ans, permet de leur faire découvrir le fonctionnement du Département, de comprendre les règles de la vie publique et de participer à des processus de décision. C’est un bon moyen de leur donner le goût de l’engagement.
Le Tarn possède un patrimoine exceptionnel (Albi, classé à l’Unesco, Gaillac et ses vignobles, le Sidobre…) Comment travaillez-vous à renforcer son attractivité touristique et économique, tout en intégrant les enjeux de transition écologique et énergétique ?
Nous avons œuvré à faire du Tarn une destination attractive en mettant en avant ses atouts: l’authenticité, le patrimoine, les produits du terroir, les espaces naturels et de randonnée. Notre slogan « Le Tarn vous veut du bien » est en ce sens le parfait reflet de l’art de vivre que l’on vient chercher chez nous pour se ressourcer.
Nous venons d’ailleurs de recevoir le label « Green Destinations » : le Tarn est le premier Département de France à l’obtenir ! Cela place encore davantage notre territoire comme une référence en matière de tourisme responsable. C’est aussi l’objectif de notre application
« Tarn pleine nature ». Cet outil innovant propose toutes les activités en plein air (parcours de randonnées, VTT, trail, canoë, etc.) mais aussi les offres de restauration et d’hôtellerie ainsi que les lieux de culture à proximité pour faire découvrir toutes les facettes de notre territoire.
Par ailleurs nous agissons avec volontarisme en matière de transition écologique avec notre programme 1 arbre 1 collégien. Ce plan a eu un tel effet levier qu’on vise désormais la plantation de 400 000 arbres en 10 ans ! Nous avons déjà planté 199 500 arbres depuis 2021 ! Nous allons même plus loin en finançant les retenues collinaires pour soutenir notre filière agricole à hauteur de 80 % pour les études et de 30 % pour les travaux. Depuis 2023 nous comptons déjà 33 retenues soit plus de 306 000 € pour nos agriculteurs tarnais. Il n’y en avait eu aucune pendant plus de 10 ans, c’est du concret pour lutter contre le réchauffement climatique !
Dans le Tarn, nous montrons ainsi qu’il est possible de trouver un équilibre entre le développement économique et la préservation de notre environnement.
"Dans le Tarn, nous montrons ainsi qu’il est possible de trouver un équilibre entre le développement économique et la préservation de notre environnement"
Si vous deviez résumer en une phrase l'ambition que vous portez pour le Tarn dans la France de demain ?
Si je devais résumer mon ambition, je dirais : faire du Tarn un territoire qui relie, qui protège et qui réussit.
Relier, c’est d’abord désenclaver notre département. Nous avançons avec détermination sur les grands chantiers comme l’A69, mais aussi sur l’amélioration de nos routes départementales en créant des créneaux de dépassement et des liaisons vers les départements voisins. C’est essentiel pour l’économie, pour l’emploi, pour l’accès aux soins, mais aussi pour que chaque Tarnais se sente connecté à la France et à l’Europe de demain.
Protéger, c’est maintenir et renforcer ce qui fait notre qualité de vie : des services publics de proximité – collèges, maisons de santé, structures sociales – accessibles à tous. C’est aussi préserver notre environnement, nos paysages, notre agriculture, nos circuits courts, qui contribuent à une vie saine et équilibrée.
Réussir, enfin, c’est se tourner vers l’avenir : soutenir nos agriculteurs, investir pour notre jeunesse, accompagner la transition écologique, soutenir l’innovation, la culture et le sport. C’est offrir aux Tarnaises et aux Tarnais les moyens de construire leur avenir sans renoncer à ce cadre de vie qui fait du Tarn un département où il fait bon vivre.
C’est cette cohérence que je porte : un Tarn fidèle à ses racines, mais pleinement tourné vers l’avenir.
Votre département accueille les assises des départements de France. Qu'attendez-vous de ces assises ?

J’attends d’abord que ces Assises soient un moment de dialogue, d’écoute et d’innovation entre tous les Départements. Nous partageons les mêmes responsabilités au service des habitants, mais aussi les mêmes difficultés face aux crises sociales, sanitaires, écologiques ou budgétaires. C’est en échangeant que nous trouvons les meilleures solutions.
J’attends aussi que nous fassions entendre une voix forte auprès de l’État. Les départements sont au cœur de la vie quotidienne des Français : solidarité, collèges, routes, secours, transition écologique… Nous avons besoin de moyens adaptés pour répondre à ces enjeux.
Enfin, j’espère que ces Assises mettront en lumière la richesse de nos territoires. Le Tarn est un département authentique, attaché à sa qualité de vie, mais aussi tourné vers l’avenir. Accueillir cet événement ici, sur la terre de Jaurès, c’est rappeler que la solidarité reste au cœur de l’action publique.
Éducation et jeunesse
Le Département du Tarn a placé l’éducation et la jeunesse au coeur de ses priorités, avec des dispositifs et des réalisations concrètes en faveur des collégiens. Depuis plusieurs années, il est le seul en Occitanie à offrir à tous les élèves de la 6ᵉ à la 3ᵉ, ainsi qu’aux jeunes en situation de handicap non scolarisés, un Chéquier collégien d’une valeur de 230 euros. Près de 18 000 jeunes en bénéficient chaque année. Ce chéquier permet de financer aussi bien les fournitures scolaires que les activités sportives ou culturelles, mais aussi l’accès aux loisirs et aux découvertes du territoire. Autre réalisation emblématique, le collège Thomas Pesquet, inauguré en mars 2023, constitue un modèle en matière de construction scolaire. Premier établissement de France conçu sans perturbateurs endocriniens, il se distingue également par sa performance énergétique et son respect de l’environnement. Doté de 500 m² de panneaux photovoltaïques, il produit davantage d’énergie qu’il n’en consomme. Construit avec des matériaux locaux et raccordé à un réseau de chaleur bois, il offre aussi une qualité de l’air renforcée et une isolation performante. À travers ces initiatives, le Tarn affirme une politique éducative qui combine soutien aux familles, innovation et amélioration des conditions d’accueil dans les collèges.

Sécurité et solidarité
Le Département du Tarn consacre une part importante de son action à la sécurité civile et au soutien des sapeurs-pompiers. Entre 2023 et 2025, 60,6 millions d’euros ont été alloués au Service départemental d’incendie et de secours, soit une hausse de 30 %. Depuis 2019, ce sont 113 véhicules qui ont été remis pour un montant total de 11,4 millions d’euros. En juin 2025, sept nouveaux engins spécialisés ont été livrés, représentant un investissement de 1,8 million d’euros, dont 634 000 euros pris en charge par le Département. L’effort porte également sur les infrastructures. Après les réalisations de Carmaux en 2019 et de Mazamet-Aussillon en 2021, une nouvelle caserne est en construction à Castres pour un montant de 8,6 millions d’euros. Elle sera livrée début 2026 et viendra renforcer le maillage territorial assuré par les 31 centres de secours du département.

Le volontariat constitue un axe fort de la politique départementale. Un dispositif d’aide de 500 euros au permis de conduire bénéficie chaque année à une trentaine de jeunes sapeurs volontaires. Le Département accompagne également les employeurs qui acceptent de libérer leurs salariés pour leur engagement auprès du SDIS. En parallèle, la prévention et la culture du risque sont renforcées. Une plaquette intitulée « Tous préparés face aux risques ! » a été diffusée à 5 000 exemplaires. Chaque année, 4 000 collégiens sont formés aux Gestes qui Sauvent.
Dans le domaine de l’eau, 29 millions d’euros sont mobilisés sur cinq ans pour sécuriser la ressource et soutenir les innovations du SDIS, qu’il s’agisse de camions
haute pression, de brûlages dirigés, de patrouilles mixtes ONF-pompiers ou de cartographie fine des forêts.
Dans un contexte marqué par le dérèglement climatique, le Département insiste sur la nécessité de renforcer la prévention, de moderniser les équipements et de développer l’engagement citoyen. Il appelle également à la création d’une force européenne de sécurité civile dotée de moyens aériens mutualisés, capable d’intervenir rapidement lors de catastrophes majeures.
Mobilités

La construction de l’autoroute A69 constitue pour le Département du Tarn un chantier stratégique en matière de sécurité, de développement économique et de désenclavement. Porté depuis plus de quarante ans par des élus et des citoyens, il a été validé à chaque étape par l’État, la Région, le Département et les collectivités locales. Le 28 février 2025, une décision du Tribunal administratif avait entraîné l’arrêt brutal des travaux, laissant un millier de personnes sans activité sur le site.
En réaction, une mobilisation populaire et politique s’est tenue le 9 mars 2025, rassemblant plus de 5 000 habitants et élus en faveur de la poursuite du projet. Le 28 mai 2025, la Cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé la reprise, permettant au chantier de repartir officiellement le 5 septembre 2025, après six mois de retard. Aujourd’hui, 1 000 salariés sont mobilisés quotidiennement, avec 350 engins déployés.
L’ensemble des terrassements a débuté et 70 % des travaux sont réalisés, représentant un investissement de plus de 300 millions d’euros. La livraison de l’infrastructure est prévue pour octobre 2026.

Au-delà du calendrier, le Département souligne l’importance de sécuriser juridiquement à l’avenir les grands projets d’intérêt public afin d’éviter de nouveaux blocages malgré leur validation démocratique.
L’objectif affiché est de garantir la continuité du développement territorial et de permettre au Tarn de disposer enfin de cette liaison routière jugée vitale pour son avenir.
Culture
La culture occupe une place essentielle dans la politique départementale du Tarn. Elle est soutenue tout au long de l’année à travers une offre diversifiée qui associe partenaires institutionnels, associations et acteurs locaux. Le Département accompagne des structures majeures comme la Scène nationale Albi-Tarn, le Conservatoire de Musique et de Danse ou encore l’Association Départementale pour le Développement des Arts. Il soutient et finance près d’une soixantaine de festivals tels que Pause Guitare, Un bol d’airs, Marée Haute, Un week-end avec Elles, Cap sur Cap’ ou encore Un été dans le Tarn. Près de 800 000 euros sont investis chaque année dans l’éducation artistique et culturelle dans les collèges, et de nombreuses communes et intercommunalités bénéficient d’aides pour leurs équipements culturels. Le Département s’attache également à défendre la création contemporaine.

La construction du Centre d’art Le Lait (Laboratoire Artistique International du Tarn), financée à hauteur de 2,1 millions d’euros, illustre cette volonté de soutenir la production et la diffusion artistique. La culture se veut accessible à tous, en ville comme en milieu rural. Des initiatives comme « Tous au Théâtre », qui forme 700 collégiens chaque année, ou « Au fil du Tarn », une offre itinérante, contribuent à diffuser la pratique culturelle sur l’ensemble du territoire.
Des festivals gratuits tels que « Contes en balade », organisé dans 17 communes, renforcent cette ouverture. La saison culturelle départementale compte près de 120 rendez-vous chaque année. En 2026, elle sera placée sous le signe de « la culture en chemin ». Avec ces actions, le Département du Tarn affirme sa volonté de rendre la culture vivante, accessible et présente dans le quotidien des habitants, quels que soient leur âge ou leur lieu de résidence.
Santé
Dans un contexte national marqué par la pénurie de médecins, le Département du Tarn a choisi d’agir malgré l’absence de compétence obligatoire en matière de santé. Avec le plan Tarn Santé, il met en place des solutions pour améliorer l’accès aux soins de proximité et renforcer l’attractivité médicale du territoire. Les besoins sont importants : 11 % des habitants du Tarn n’ont pas de médecin traitant et cette proportion pourrait atteindre 25 % dans les prochaines années. Pour répondre à cette situation, le plan Tarn Santé repose sur quatre axes : le soutien aux collectivités afin d’assurer un maillage équilibré, l’accompagnement des étudiants en médecine et en soins pour favoriser leur installation, le soutien aux professionnels afin d’éviter l’isolement, et la promotion de l’innovation, notamment en matière d’e-santé.

Autonomie et solidarité
Un habitant sur trois a plus de 60 ans dans le Tarn. Ce vieillissement de la population représente un défi majeur auquel le Département consacre des moyens renforcés, avec 156,76 millions d’euros mobilisés en 2025 pour l’autonomie, soit une hausse de 13 % en quatre ans. Près de la moitié de ce budget est dédiée aux seniors. L’action du Département se traduit par un soutien aux établissements d’hébergement et aux services d’aide à domicile. En 2025, 93 millions d’euros sont consacrés à l’accueil en établissement et 61,8 millions d’euros au maintien à domicile. Parallèlement, 1,3 million d’euros finance près de 150 actions de prévention dans tout le département, autour de la nutrition, de l’activité physique, de l’accompagnement numérique ou encore de la lutte contre l’isolement. Depuis 2021, une politique de modernisation des EHPAD a été engagée. Plus de 3 200 chambres ont été rénovées dans 41 établissements pour un investissement de 12,7 millions d’euros. En 2025, 715 lits supplémentaires doivent être modernisés, avec des travaux portant sur le confort, la sécurité et la performance énergétique. Le Tarn se distingue également par le maintien du point GIR à 8,54 euros, le plus élevé d’Occitanie et parmi les plus hauts de France, afin de soutenir financièrement les établissements. Le Département développe aussi de nouvelles formes d’habitat comme les résidences autonomie ou les habitats inclusifs, pour permettre aux aînés de bien vieillir dans un cadre collectif adapté.

Le dispositif Tarn Accompagnement Domicile–Établissement, dit TADE, propose six heures d’Allocation personnalisée d’autonomie supplémentaires pour faciliter l’entrée en établissement et éviter les ruptures de parcours. Enfin, un accompagnement spécifique est déployé auprès des aidants, avec des formations, des groupes de parole et des accueils de répit. Chaque année, plus de 2 500 proches aidants bénéficient de ce soutien.
Le Tarn a également investi 7 millions d’euros dans la Maison départementale de l’Autonomie, devenue en trois
ans une porte d’entrée unique pour les seniors et les personnes en situation de handicap, accessible dans l’ensemble du territoire grâce à des permanences dans les Maisons du Département et dans de nombreuses Maisons France Services.
À travers ces engagements, le Département affirme sa volonté de faire du Tarn un territoire solidaire, où chaque personne âgée ou en situation de handicap trouve des réponses adaptées à son parcours de vie.
Insertion, action sociale et logement
Le Département du Tarn agit au quotidien pour accompagner les publics les plus fragiles, avec pour priorités l’insertion, le logement et la mobilité. En quatre ans, le nombre de foyers bénéficiaires du RSA est passé de 11 300 en 2020 à 9 675 fin 2024, soit une baisse de 14 %. En 2024, plus de 10 000 allocataires ont bénéficié d’un parcours d’insertion personnalisé. Les dépenses liées au RSA se sont élevées à 69 millions d’euros en 2025, après 67,2 millions en 2024. Le logement constitue un levier central. Le Fonds de solidarité logement a permis à 150 ménages de conserver leur toit en 2024 et 100 logements adaptés ont été créés pour des publics fragiles, en partenariat avec les bailleurs sociaux. Ces projets concernent notamment les personnes âgées, les familles monoparentales ou les jeunes majeurs sortant de l’Aide sociale à l’enfance.
Les 12 Maisons départementales accueillent chaque année plus de 40 000 personnes pour un accompagnement de proximité. L’insertion par l’économie est également encouragée. En 2025, 500 000 euros sont mobilisés pour financer 76 contrats d’insertion. Un pacte avec les entreprises tarnaises prévoit une prime de 3 000 euros pour l’embauche d’allocataires du RSA, tandis que le dispositif de cumul RSA et emploi saisonnier, élargi en 2021 à tous les secteurs en tension, continue de favoriser la reprise d’activité. À l’été 2025, ce mécanisme a notamment été utilisé pour soutenir les viticulteurs du Gaillacois confrontés à des intempéries. La mobilité, souvent frein à l’emploi, fait l’objet d’une initiative inédite avec la création en 2025 d’une Plateforme départementale de mobilité solidaire. Ce dispositif, construit avec l’État, la Croix-Rouge et les associations locales, doit apporter des solutions concrètes aux personnes isolées.

Enfin, le Département développe des actions innovantes à travers son Laboratoire d’ingénierie sociale, doté de 117 000 euros, qui accompagne 75 familles en difficulté en combinant accès rapide au logement, formation professionnelle et suivi social. Le Plan départemental de l’économie sociale et solidaire, doté de 200 000 euros sur cinq ans, complète cette stratégie en favorisant l’innovation économique au service de l’insertion. Avec ces dispositifs, le Tarn s’inscrit dans une démarche pragmatique visant à lever les principaux freins sociaux et économiques et à offrir à chacun les moyens de retrouver une place durable dans la société.
Environnement et eau
Depuis la sécheresse de 2022, le Tarn a fait de la gestion de l’eau une priorité. Le Département a lancé un plan de 29 millions d’euros sur cinq ans visant à sécuriser l’approvisionnement en eau potable, à soutenir les usages industriels et agricoles et à renforcer l’assainissement. Cette stratégie s’appuie sur une concertation large avec l’ensemble des acteurs du territoire, validée par la préfecture et l’Agence de l’eau Adour-Garonne. En octobre 2024, une deuxième édition du colloque départemental sur l’eau a permis de dresser un bilan et d’actualiser les objectifs. Un second Livre blanc a été publié en 2025, mettant en avant la nécessité de développer les interconnexions de réseaux pour garantir l’accès à la ressource toute l’année et d’accompagner les projets d’économies d’eau, notamment dans la lutte contre les fuites.

Parmi les réalisations concrètes, l’interconnexion entre les barrages de Razisse et de La Bancalié, financée à hauteur de 1,6 million d’euros par le Conseil départemental, permet désormais un transfert d’eau dans les deux sens sur neuf kilomètres de réseau. Depuis 2023, 33 retenues collinaires ont également été soutenues financièrement, pour un montant de plus de 306 000 euros, afin de sécuriser l’irrigation et l’abreuvement du bétail. La politique environnementale du Département s’exprime aussi à travers le plan « Un arbre, un collégien », voté en 2021. Ce programme unique en Occitanie a déjà permis de planter 199 500 arbres, avec un objectif de 400 000 plantations à terme.
Le Tarn s’engage par ailleurs dans la prévention des perturbateurs endocriniens. Précurseur en France, le Département a adopté dès 2019 un plan de prévention et de lutte, accompagné de formations pour les professionnels de la petite enfance et de financements pour adapter les crèches. Depuis 2022, cinq établissements ont déjà obtenu le label Écolo Crèche, avec l’appui de la CAF et de l’association Labelvie. À travers ces initiatives, le Tarn affirme une politique volontariste en matière de protection de l’environnement et de gestion durable des ressources, avec une attention particulière portée à l’eau et à la santé publique.
“La lutte contre les perturbateurs endocriniens est devenue une priorité de santé publique pour le Département du Tarn.”

Santé publique et perturbateurs endocriniens
La lutte contre les perturbateurs endocriniens est devenue une priorité de santé publique pour le Département du Tarn. Précurseur dans ce domaine, il a signé dès 2019 la charte « Ville et territoire sans perturbateurs endocriniens » portée par le Réseau Environnement Santé, et a adopté le premier plan départemental de prévention et de lutte en France. Depuis, des actions concrètes ont été mises en oeuvre. Les professionnels de la petite enfance – crèches, assistantes maternelles, relais petite enfance et équipes de protection maternelle et infantile – ont été formés à travers un programme intitulé « L’environnement d’aujourd’hui, santé de demain ».

Des livrets éducatifs ont été distribués aux familles et un accompagnement technique et financier a été proposé lors de projets de construction ou de rénovation de crèches afin de réduire l’exposition des enfants aux substances à risque. Avec le soutien de la CAF du Tarn et de l’association Labelvie, cinq crèches tarnaises ont déjà obtenu le label Écolo Crèche. Ce processus, qui associe conseil, formation et financement, a permis de transformer les pratiques au quotidien et de mieux protéger les plus jeunes. Le Département a ainsi fait de la prévention une réalité tangible, en inscrivant la santé des enfants au coeur de ses politiques publiques. Cet engagement s’inscrit dans une stratégie plus large de protection de l’environnement et de promotion de conditions de vie saines pour l’ensemble des habitants.



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