Former les secrétaires médicales de demain : des initiatives locales qui redessinent l’avenir de l’emploi hospitalier
- La rédaction
- 6 oct.
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Dans un contexte de tension sur les recrutements et de profondes évolutions organisationnelles à l’hôpital, plusieurs établissements ont choisi d’innover pour valoriser un métier indispensable mais encore trop souvent méconnu : celui de secrétaire médicale. Ces initiatives, portées au niveau départemental, ouvrent des perspectives concrètes en termes d’emploi et de reconnaissance professionnelle.
Au CHU de Bordeaux, le pari est audacieux : créer une école interne de secrétariat médical hospitalier. L’établissement mise sur un modèle inédit, alliant formation théorique dispensée en interne et immersion directe dans les services. Objectif : former des professionnelles immédiatement opérationnelles, parfaitement adaptées aux besoins du terrain.
Un choix stratégique d’internalisation qui garantit la qualité des enseignements et la cohérence du parcours, tout en renforçant la fidélisation des talents au sein de l’hôpital. À Tours, le modèle repose sur le partenariat avec une école agréée, permettant une alternance souple et efficace. Strasbourg, de son côté, travaille à l’obtention d’un titre RNCP spécifique, étape cruciale pour la reconnaissance nationale du métier.
Trois approches différentes, mais une ambition commune : professionnaliser, sécuriser et valoriser la fonction de secrétaire médicale.
Ces projets n’auraient pas vu le jour sans l’énergie de coordinatrices et encadrantes, véritables moteurs de terrain, qui ont su fédérer les équipes et instaurer une culture du tutorat. Leur engagement illustre la montée en compétence progressive et la volonté d’ancrer durablement le métier dans une dynamique d’évolution.
Au-delà des établissements, c’est toute une filière qui se structure. Ces initiatives locales constituent autant de réponses aux besoins immédiats de recrutement qu’un signal fort envoyé aux pouvoirs publics : la reconnaissance de la secrétaire médicale comme maillon essentiel de la chaîne de soins passe par la création d’un diplôme national et par des politiques RH ambitieuses.
En conjuguant formation, emploi et reconnaissance, Bordeaux, Tours et Strasbourg démontrent que l’avenir du secrétariat médical se construit dès aujourd’hui, dans les départements, grâce à l’innovation et à la volonté collective.
Au plan local, ces dispositifs renforcent aussi l’ancrage territorial de l’emploi hospitalier. Ils permettent de recruter et former sur place, favorisant l’insertion professionnelle durable et limitant les difficultés liées à la mobilité. Ils ouvrent également des perspectives pour les personnes en reconversion, en particulier les anciens soignants qui souhaitent rester dans l’univers hospitalier tout en changeant de voie.
Ces formations incarnent aussi un vecteur d’égalité : elles valorisent un métier très largement féminisé et contribuent à donner aux secrétaires médicales la reconnaissance statutaire et sociale qu’elles méritent. La création de filières dédiées renforce la visibilité d’une profession qui constitue un véritable pivot entre patients, soignants et administration.
Enfin, ces démarches illustrent la capacité d’innovation des hôpitaux publics, capables d’adapter leurs pratiques aux réalités du terrain et de proposer des réponses concrètes aux tensions RH. Elles témoignent d’une vision d’avenir où l’investissement dans la formation devient le levier principal de l’attractivité et de la qualité des soins.
Aujourd’hui, l’ASMR est une actrice incontournable pour la visibilité et la reconnaissance des secrétaires médicales. Elle a pour mission de promouvoir le métier et de défendre les intérêts des professionnelles, encore trop souvent cantonnées à une image réductrice d’exécutantes administratives. L’association milite pour faire reconnaître leur rôle central dans la chaîne de soins, en tant qu’interfaces essentielles entre patients, soignants et institutions.
Elle déploie de nombreuses actions de visibilité : journées thématiques, participation à des salons, publications et interventions auprès des décideurs publics. Elle porte également la voix des secrétaires médicales dans le débat national, notamment par un travail de plaidoyer auprès du gouvernement et des parlementaires. Elle soutient les initiatives locales de formation (CFA de Tours, projets de Bordeaux) et œuvre pour la création d’un diplôme national garantissant un socle commun de compétences.
Force de proposition et fédératrice, l’ASMR s’impose comme un allié stratégique pour l’avenir d’un métier en quête de reconnaissance.



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