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JDD n°49 - Novembre 2025 Livres


Simon Houdebert, Adjoint au maire de Vendôme en charge des finances et collaborateur de groupe au Sénat
Simon Houdebert, Adjoint au maire de Vendôme en charge des finances et collaborateur de groupe au Sénat

Des « Sages » pas très sages, par Yvan STEFANOVITCH


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Dans cet essai incisif, Yvan Stefanovitch, journaliste d'investigation, jette un regard critique sur le fonctionnement du Conseil constitutionnel français. Il rappelle que ses neuf « Sages » sont légalement chargés de censurer toute loi contraire à la Constitution, mais que leur nomination par le président de la République, et les présidents des deux assemblées (Sénat et Assemblée nationale) pour des mandats de neuf ans non renouvelables ne requiert ni compétence particulière, ni expérience juridique. L’auteur met en lumière comment ce corps composé majoritairement d’anciens élus ou hauts fonctionnaires, souvent septuagénaires, semble davantage issu du copinage politique que d’une logique d’expertise. 


Il révèle aussi que ce sont finalement une poignée de hauts fonctionnaires expérimentés qui assurent réellement le travail, tandis que les « Sages » tiennent un rôle symbolique. Autre révélation : leur rémunération, dépendante de l’exécutif qui soumet les lois à leur censure, est décrite comme illégale à hauteur de 56 %. En conclusion, l’auteur questionne l’indépendance et l’impartialité de l’institution censée garantir l’État de droit et les libertés des Français, arguant que ce système alimente le désenchantement citoyen et met en péril la légitimité démocratique.


À la vie, entretiens avec Robert Badinter, par Darius ROCHEBIN


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Le livre À la vie retrace la vie singulière de Robert Badinter : fils d’immigrés juifs d’Europe de l’Est, ce dernier évoque son enfance durant l’Occupation, son amour pour la littérature et la politique, et son engagement déterminant pour l’abolition de la peine de mort.


À travers des récits d’anecdotes, de combats judiciaires et d’aspirations personnelles, ce dialogue avec Darius Rochebin met en lumière la formation d’un homme libre, vif et plein d’humour, tout en interrogeant son rapport profond à la France et à la République.

L’ouvrage livre un portrait intimiste et politique d’un homme qui, à partir d’un lourd passé familial et historique, s’est hissé jusqu’au bureau du Garde des Sceaux pour défendre les principes de justice, de liberté et d’humanisme.


Juré, craché, par Éric DUPOND-MORETTI


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Dans Juré, craché, Éric Dupond-Moretti, livre un témoignage intime et percutant sur son passage au ministère de la Justice. À travers ses souvenirs d’audience, il raconte son parcours d’avocat, souvent en lutte contre un système judiciaire qu’il juge parfois inhumain ou déconnecté. Le livre mêle récits d’affaires marquantes, réflexions personnelles et coups de gueule contre les dérives de la société du soupçon, des médias et de la justice expéditive. Au programme : règlements de comptes fracassants, victoires historiques, batailles perdues...


Dupond-Moretti raconte sa guerre ouverte avec les magistrats, les dessous de sa mise en examen et de sa relaxe, ses passes d'armes avec Gérald Darmanin, son impuissance face à la montée de l'extrême droite et son combat acharné contre la justice spectacle. Mais "Acquittator" revendique aussi des avancées majeures : une hausse record du budget de la justice, la création inédite du pôle cold case, une redistribution sans précédent des avoirs criminels, l'inscription historique de l'IVG dans la Constitution.


La foudre et les cendres, par Louis HAUSALTER


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L’auteur s’intéresse à la période troublée de la présidence d’Emmanuel Macron au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024. Selon Louis Hausalter, journaliste au Figaro, cet acte incompréhensible aurait volontairement sapé la majorité présidentielle, interrompu la dynamique des réformes et fragilisé durablement le camp macroniste. À travers plus d’une cinquantaine de témoignages issus de figures politiques du moment, l’ouvrage retrace les coulisses d’un pouvoir en pleine décomposition.


Le livre montre comment, derrière l’apparence d’une comédie politique où les ambitions s’affrontent, se joue une tragédie : un président qui cherche à rester « seul en scène », même lorsqu’il perd pied, et un système politique à bout de souffle. Le phénomène est présenté comme une « politique de la terre brûlée », laissant derrière lui un champ de ruines dans lequel s’ouvrent des guerres de succession. En somme, Louis Hausalter nous livre une enquête documentée sur la fin d’une ère de pouvoir, sur ses effets et sur l’après-Macron, qui dévoile les tensions internes, les ambitions individuelles et la mécanique finalement destructrice d’un système politique à la croisée des chemins.


Palais Bourbier, par Wally BORDAS


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Ce livre-enquête explore une France paralysée : une dissolution ratée, une Assemblée nationale sans majorité, un Parlement fracturé et des budgets à l’arrêt. Pendant un an, Wally Bordas, grand reporter au Figaro, suit les députés dans la législature inédite où les lois n’aboutissent plus, où les textes mort-nés s’empilent, où l’Hémicycle devient théâtre d’affrontements et de désobéissances.


À travers les couloirs du siège de l’Assemblée nationale, le palais Palais-Bourbon, présenté comme une forteresse assiégée, l’auteur dévoile l’âpreté des négociations entre partis ennemis, les complots internes, la faiblesse de l’exécutif et l’impuissance de l’Élysée. Il mêle scènes humaines : députés en larmes, affrontements publics, alliances invisibles, mais aussi mots doux échangés sur les bancs. Et il montre comment la crise politique s’entrelace à des crises sociale et financière. Cet ouvrage dresse le portrait d’un système politique malade, d’une chambre « à feu et à sang », et d’un chapitre peu glorieux de l’histoire institutionnelle française. L’immersion est brute, tranchante et sans concession : bienvenue au « Palais-Bourbier ».

JDD n°49 - Novembre 2025


Marc Thébault, Consultant auprès des collectivités locales en Attractivité et Communication
Marc Thébault, Consultant auprès des collectivités locales en Attractivité et Communication

En septembre 2025, Mayenne Tourisme est devenue « Destination Mayenne », pour donner un nouvel élan à l’attractivité globale du département. Objectif : compléter la dynamique touristique en élargissant l’action vers l’attractivité résidentielle et économique, dans la continuité de l’expérience acquise depuis 2018 avec la marque MAYENNE animée jusqu’à présent par le Conseil départemental.


Joël Balandraud, conseiller départemental, est le président de « Destination Mayenne ». Il a accepté de détailler avec Le Journal des Départements les enjeux de cette démarche.


La première pierre de votre stratégie d’attractivité avait été posée en 2018 avec la marque MAYENNE, portée par le Conseil départemental. Pourquoi cet élargissement aujourd’hui des missions de l’agence ?


Joël Balandraud : L’attractivité faisait partie des priorités du mandat départemental. C’est ainsi qu’est née, il y a sept ans, la marque MAYENNE. Aujourd’hui, nous partons d’un constat : notre département connaît un très faible chômage, mais les entreprises peinent à recruter. Les emplois existent, mais les talents et la main-d’œuvre manquent. Il nous faut donc convaincre, attirer, accueillir. Pour relever ce défi, nous avons transformé l’association Mayenne Tourisme en « Destination Mayenne ». Le choix du tourisme comme socle est logique : ce secteur dispose déjà d’une expertise en communication, marketing et travail en réseau. Et il est naturellement en lien avec l’ensemble des acteurs du territoire. Nous conservons bien sûr la marque MAYENNE, qui reste notre bannière commune.


Visiblement, la mobilisation des forces vives et le travail collectif sont des piliers de cette démarche.


Joël Balandraud - ©Service communication Communauté de Communes des Coëvrons
Joël Balandraud - ©Service communication Communauté de Communes des Coëvrons

J.B. : Absolument. Dès le départ, nous avons voulu associer largement les acteurs concernés, écouter leurs besoins et leurs propositions. Cela se traduit par la création, dans le conseil d’administration de Destination Mayenne, d’un nouveau collège rassemblant ceux qui contribuent directement à l’attractivité du département : santé, sport, culture, chambres consulaires … D’autres seront associés ponctuellement via des groupes de travail thématiques. Cette ouverture permet d’enrichir les points de vue et de faire émerger des idées neuves.


Comment comptez-vous vous coordonner avec les EPCI du département, dont certains ont déjà engagé des démarches d’attractivité ?


J.B. : En Mayenne, nous savons que nous sommes trop petits pour nous passer les uns des autres. Ce qui fonctionne à l’échelle d’un EPCI ou d’une ville profite aussi au département, et inversement. Le Département se positionne un peu comme un « grand frère » : non pas pour imposer, mais pour accompagner, soutenir et mettre en relation. 


Dans le socle de vos argumentaires, vous mettez en avant cinq valeurs, dont le partage et la bienveillance. Pourquoi ce choix ?


J.B. : Parce que nous devons assumer ce que nous sommes vraiment. Les enquêtes menées depuis plusieurs années, tout comme le retour des visiteurs, sont clairs : notre force, c’est l’humain. Ici, la qualité des relations, l’ouverture à l’autre, la tempérance des Mayennais font la différence. Les nouveaux arrivants le ressentent vite : il suffit de dire bonjour, d’être respectueux, de se parler simplement. C’est une base modeste, mais solide. Et c’est une promesse que nous savons tenir.


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JDD n°49 - Novembre 2025


Jean-Pierre Boisoteau, Consultant en management des Ressources Humaines
Jean-Pierre Boisoteau, Consultant en management des Ressources Humaines

Développer les compétences de ses collaborateurs est une tâche essentielle d’un manager de proximité. Leur permettre d’être autonomes, c’est rendre service à tous les acteurs en lien avec la collectivité.


Le style de management dénommé « incitatif » consiste à former, accompagner, coacher. Cette posture managériale est reconnue comme la plus employée par l’ensemble de ceux qui occupent une fonction d’encadrement.

Pourquoi ? Utilisé à bon escient, ce style est apprécié et répond aux envies mutuelles des deux parties : 

  • le collaborateur souhaite apprendre, acquérir des facultés ainsi que progresser.

  • quant au manager transmettre est assurément la première raison qui l’a motivé à accepter son statut hiérarchique.






Maintenant, ayons à l’esprit la métaphore de l’éponge, soyons vigilants.

Suivant sa taille, une éponge possède une certaine capacité de rétention. Une fois gorgée d’eau, elle sature et ne peut plus rien absorber.

Toute source supplémentaire coule autour.

Il en va de même pour une personne devant améliorer ses aptitudes professionnelles. L’excès de précisions, d’indications comme la surabondance de conseils fatigue ! Le trop-plein n’est pas mémorisé.

Nous connaissons tout cela au cours de nos apprentissages, lorsque notre mentor répète de manière fastidieuse et finit par radoter !


Ne sous-estimons pas le potentiel de nos coéquipiers. À partir de thèmes complexes, il est parfois beaucoup plus judicieux de « ne pas savoir » ! D’avoir la lucidité de freiner notre envie d’expliquer, de donner notre avis, d’apporter la solution toute faite et de surcharger le mental. 


Faisons réfléchir, développons le « muscle » de la créativité, si nous voulons avoir des coéquipiers « intelligents des situations ».


L’originalité de cet accompagnement s’opère en trois étapes :

  • Après avoir écouté la demande, exprimons volontairement « ne pas savoir » et nous taire. 

  • Sans l’abandonner pour autant, mettre la personne face à l’entièreté du sujet à résoudre. Porter ses interrogations — au cours de la période de temps disponible vis-à-vis de la date du livrable — en le consultant sur les avantages et les risques de ses remarques.

  • Exiger un choix d’action permettant d’aboutir à une réponse concrète, tout en lui signifiant notre présence à ses côtés et notre soutien.


Notre rôle de manager consiste à écouter, questionner, reformuler.

C’est un défi que nous devons réussir : garder notre idée de « génie » pour nous. Certains peuvent avoir peur du jugement spontané et être catalogués comme non-sachants. Et alors ? Nous avons tellement de fois l’occasion de remplir notre mission de leader.


C’est en pratiquant de temps à autre et à bon escient cette attitude managériale à partir de situations inhabituelles que nous allons :

  • déployer le potentiel de notre collaborateur,

  • motiver sa responsabilisation,

  • renforcer notre confiance mutuelle par la preuve,

  • éviter les pertes de temps par les sollicitations déguisées en « singes »,

  • gagner en efficience de coaching…


Il va de soi qu’après réflexion, si notre équipier ne possède aucune solution dans ses interrogations, nous pourrons, et seulement à ce moment-là, lui soumettre nos propositions.


Nous apprenons davantage de nos échecs comme de nos succès. L’accès à l’autonomie est le résultat des mises à l’épreuve. La majorité des managers est convaincue qu’elle détient la vérité et la maitrise des évènements. Ce qui peut être vrai compte tenu de leurs acquis. 

Cependant, pensons plutôt à notre utilité de tuteur pour faire grandir au lieu de toujours vouloir prouver notre talent. Ainsi l’exprimait Benjamin Franklin : « Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. »


Prenons plaisir à « ne pas savoir », c’est durablement bénéfique pour chacun d’entre nous.

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