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JDD - Septembre 2025


« Nos paysages flambent… et une part de notre vivre-ensemble avec eux ! »



Lionel Chauvin, Président du conseil départemental du puy-de-dôme
Lionel Chauvin, Président du conseil départemental du puy-de-dôme

Alors que, dans l’Aude, des centaines d’hectares sont partis en fumée lors d’incendies historiques attisés par le vent, la sécheresse et l’abandon des terres, nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la réalité : ce qui brûle là-bas aujourd’hui peut brûler ici demain.


Les feux de végétation ne sont plus l’apanage du seul Sud méditerranéen.

Ils remontent, année après année, vers les massifs de moyenne montagne. La Chaîne des Puys – faille de Limagne, territoire mondialement reconnu et plus largement notre département, n’échappent pas à cette trajectoire. Dans le Puy-de-Dôme comme dans l’Aude, la cause est souvent la même : la disparition progressive de l’agriculture.


Le recul des éleveurs, bergers et agriculteurs de montagne laisse de plus en plus souvent la place à la friche, à la broussaille, à des bois denses et à des villages parfois désertés — autant de matières inflammables… et de « bombes sociales » à retardement.

Ici, au cœur des volcans d’Auvergne, les paysages que l’on croit préservés et immuables ne tiennent leur équilibre uniquement grâce à la main de l’homme — celle de celles et ceux qui se battent pour maintenir le cœur battant d’une ruralité qui lutte pour sa survie économique et son existence, tout simplement.


Dans ce monde globalisé, où les distorsions réglementaires fragilisent — pour ne pas dire condamnent — nos exploitations et nos élevages français, où les départs massifs à la retraite atteignent leur pic, où le renouvellement des générations s’effondre faute de conditions de vie attractives et de rentabilité suffisante, nos paysans souffrent. Triste réalité.

La main qui fauche, qui pâture, qui entretient, se fait moins ferme.

Celle qui, depuis des générations, façonne un territoire résilient et durable, est aujourd’hui montrée du doigt, caricaturée et humiliée par certains « bobo-écolos » pétris de contradictions, dont les discours sont amplifiés sans recul par quelques « sachants d’opérette » avides de buzz médiatiques. Résultat : des tensions accrues et un agri-bashing permanent sur les réseaux sociaux où les contre-vérités écrasent la voix de ceux qui connaissent le terrain. Cocktail explosif qui écartèle violemment les citoyens et les consommateurs pour qui c’est désormais tempête sous un crâne.


Épuisée par des charges de travail colossales et une pression psychologique extrême, soumise à une Union européenne qui devrait commencer par balayer devant sa porte en matière de normes, découragée par des politiques publiques incohérentes (ce qui est bon ici ne l’est pas ailleurs, et inversement), caricaturée dans le débat public par des extrémistes, vert pomme ou rouge vif, qui ignorent tout de la réalité du monde rural, la paysannerie est aujourd’hui en danger de mort imminente — et avec elle notre société tout entière.


Certains rêvent d’une nature « libre », rendue à un état sauvage, sans culture ni entretien. 


Mais dans les faits, cela signifierait une véritable catastrophe sociale, la dégradation lente mais certaine des milieux naturels et l’explosion du risque d’incendie.

Et lorsque le feu surgit, que fait-on ? On appelle le pompier.

Dans le Puy-de-Dôme et depuis 2021 nous ne cessons de lui donner davantage de moyens. Ce même pompier qui, dans certains territoires, subit de plus en plus d’incivilités - souvent dans les bastions électoraux de ceux qui opposent volontairement urbanité et ruralité… Comme si le blé, le maïs, la viande ou le lait pouvaient pousser ou être produits par enchantement (et à bas prix s’il vous plait) dans des jardinières, sur des dalles de béton, et surtout… sans paysans.

Faut-il en vouloir à celles et ceux qui vivent dans ces villes et quartiers ? Bien sûr que non.

Faut-il en vouloir à ceux qui attisent les braises de la division, polluent les débats et désinforment les urbains sur la réalité du monde rural ? La réponse est bien évidemment oui !


Ce pompier que l’on admire mais que l’on envoie au front pour protéger ce que l’on n’a plus voulu ou plus su entretenir, est mis en danger chaque fois qu’il part lutter contre les grands feux. Il est temps, dans le Puy-de-Dôme comme ailleurs, de lever le voile sur l’aveuglement et les écrans de fumée entretenus par certains.


Manger local, profiter de paysages époustouflants, bâtir une société équilibrée fondée sur les complémentarités plutôt que sur les antagonismes… cela ne se décrète pas. Cela se construit, jour après jour, dans la durée, loin du sensationnel, des échéances électorales et des punchlines de quelques agitateurs politico-médiatiques.


Le pastoralisme, l’élevage raisonné et durable, les prairies gérées, les haies bocagères, les chemins entretenus… ne sont pas des reliques du passé. Ce sont des dispositifs vivants, notre patrimoine commun, mais aussi de véritables outils de prévention des incendies. Ce sont des réponses concrètes au défi climatique, des outils d’avenir et une part essentielle de notre culture française. Aux élus, décideurs et institutions de rendre à l’agriculture sa juste place dans les politiques publiques de transition écologique et de souveraineté alimentaire. Ces objectifs ne sont pas antagonistes mais complémentaires — à condition d’en avoir collectivement la volonté et le courage. Car le paysages inscrits au patrimoine mondial par exemple tout comme tous les autres nécessitent d’être accompagnés afin de pouvoir concilier les usages entre tous ceux qui y vivent, y travaillent et qui le connaissent et l’aiment — notamment les paysans.


Soutenons-les, pour ne pas dire soutenons-nous nous-mêmes.

Dans l’Aude, aujourd’hui, c’est l’urgence qui a parlé.

Ne laissons pas demain le feu dicter l’avenir de nos territoires. Dans le Puy-de-Dôme, il est encore temps de prévenir, d’agir, de soutenir ceux qui empêchent la nature et notre société de s’embraser.

Car si nos campagnes se vident, si l’agriculture meurt, il ne restera qu’un réflexe : appeler les pompiers.

Encore, encore et encore.

Mais que restera-t-il à protéger ? Des cendres.

Des campagnes mortes. Un vivre-ensemble réduit en poussière…

Agissons vite, pour qu’un jour il ne soit pas définitivement trop tard.


Lionel Chauvin

Président du Conseil 

départemental du Puy-de-Dôme

Dossier Spécial


Abbaye de Noirlac
Abbaye de Noirlac

Terre d’Histoire et de culture, le Cher est un département d’équilibre, où la qualité de vie n’est pas qu’un slogan. Fort d’un patrimoine particulièrement préservé, le Cher concilie avec brio son caractère rural et sa capacité d’innovation. Autour des trois pôles urbains que sont Bourges, Vierzon et Saint-Amand-Montrond, le Cher est un territoire où l’excellence agricole et viticole côtoie l’industrie de pointe. Pour son numéro de rentrée, le Journal des Départements vous invite à la découverte d’un département où se marient qualité de vie et attraits économiques. Sur les traces de Jacques Cœur et d’Alain-Fournier, bienvenue pour un voyage au cœur de la France. 




Le Cher, département innovant


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Le Cabinet médical itinérant au plus près des habitants


Comme la plupart des départements français, le Cher fait face à une démographie médicale très fragile. Dans une stratégie volontariste de reconquête médicale, et pour lutter contre le renoncement aux soins, le Conseil départemental a mis en place plusieurs dispositifs innovants, parmi lesquels le Cabinet médical itinérant en juillet 2023. Ce dispositif s’adresse aux personnes résidant dans le Cher et qui n’ont pas de médecin traitant. Composé d'un médecin généraliste salarié et d'un chauffeur/secrétaire, ce cabinet mobile se présente sous forme d’un véhicule totalement adapté afin de pouvoir accueillir et traiter le plus grand nombre de patients.


En deux ans d’existence, le Cabinet médical itinérant couvre désormais 19 communes et a permis de réaliser plus de 2.000 consultations, majoritairement pour des femmes de 66 ans en moyenne. Depuis novembre 2024, le champ d’action du cabinet s’est élargi avec l’arrivée d’une sage-femme libérale pour des consultations gynécologiques (dépistage, contraception, prévention). Le Cabinet médical itinérant intervient également auprès de patients en situation de handicap, identifiés par la MDPH, illustrant la volonté forte du département de venir en aide à des patients MDPH sans solutions médicales.


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Le Cher, pionnier de Médecins Solidaires


Créée en 2022, l’association Médecins Solidaires est un collectif de médecins généralistes qui aide concrètement à lutter contre la pénurie de médecins en organisant des remplacements hebdomadaires de médecins dans des zones rurales. L’objectif est la venue d’un praticien généraliste différent chaque semaine avec la prise en charge de ses tâches administratives pour se concentrer sur ses missions médicales. 


Le Cher fut l’un des premiers Départements français à faire confiance à Médecins Solidaires et le premier de la région Centre-Val de Loire à mettre en place le dispositif sur son territoire. Ainsi, en 2024, le Département du Cher a financé 40 000 euros au titre de l’ingénierie et de l’accompagnement opérationnel et versé une subvention de 200 000 euros à la commune accueillant le dispositif pour la création du point médical, au titre de l’aménagement du territoire.


En juin 2025, le Conseil départemental a également voté une subvention de fonctionnement d’un montant de 30 000 € à l’association Médecins Solidaires pour de l’ingénierie de projet liée à la montée en charge du centre de santé situé à Charenton-du-Cher, à savoir la création d’une deuxième ligne de médecins.


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« Cher Forêt École »


La Sologne, deuxième massif forestier de France, est en partie située sur le territoire du Cher. Face aux risques incendies de plus en plus importants, notamment du fait du dérèglement climatique, et afin de préparer le département au mieux, le Cher a créé en 2024 « Cher Forêt École », au cœur de la Sologne. Sur un terrain de 28 hectares, l’objectif de cette école est de permettre aux différents acteurs concernés de se connaître, d’échanger sur les bonnes pratiques, les outils et d’expérimenter des solutions pour anticiper et lutter le plus efficacement possible contre les risques incendie.  

Ce terrain d'entraînement et de formation accueille tout au long de l’année professionnels, élus locaux, propriétaires, scolaires pour mener des actions de sensibilisation, de formation et créer ainsi une culture commune de la forêt et des enjeux qui lui sont liés. 


Prenant exemple sur ce qui se fait notamment dans le sud de la France, « Cher Forêt École » travaille ainsi à adapter les essences et les plantations au changement climatique. Il s’agit aussi de détecter et de suivre les incendies pour les circonscrire au plus vite lorsque les feux ont démarré. Les pompiers le savent : la clé pour lutter efficacement contre les incendies est la rapidité. Avec cette école bien particulière, le Département du Cher crée des synergies entre les acteurs et s’attaque à une question qui devient un enjeu majeur pour la sécurité des habitants.


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« Cher Habitat », un guichet unique pour se loger 


Parce que la question du logement peut devenir un vrai-casse tête, le Cher a décidé de simplifier les démarches des administrés et des professionnels en regroupant les principaux acteurs locaux de l’habitat dans un seul et même lieu : Cher Habitat – Maison départementale Conseils et Services. Véritable guichet unique de l’habitat, ce lieu d’orientation et d’information situé à Bourges réunit six acteurs incontournables dont l’ADIL et le CAUE. Cher Habitat s’adresse aux personnes souhaitant acquérir un bien immobilier, se renseigner sur les aides à la rénovation ou encore l’adaptation de l’habitat pour le maintien à domicile. 


Ce service aide également les personnes en difficulté pour trouver un logement et s’inscrit dans la politique du Cher pour le logement, notamment portée par le Plan départemental d’actions pour le logement et l’hébergement des personnes défavorisées. Objectif de ce Plan : aider chaque habitant du Cher à accéder à un logement décent. 

Malgré les contraintes budgétaires qui pèsent sur le Cher, comme sur l’ensemble des Départements, l’innovation dans le domaine des solidarités existe bel et bien et apporte des solutions concrètes et accessibles à tous.


Maison-departementale-Conseils-et-Services


 « Cher Forêt École »à Neuvy-sur-Barangeon
 « Cher Forêt École »à Neuvy-sur-Barangeon

Le Département, bouclier des solidarités humaines 


« Cher solidarités », le nouveau schéma unique départemental


En 2023, le Département du Cher lançait son nouveau Schéma unique des solidarités, « Cher Solidarités », véritable feuille de route du Département pour la période 2024-2028. Basé sur une large concertation publique, et regroupant 21 engagements concrets, ce schéma s’est donné comme premier objectif de coordonner toutes les politiques sociales du Département sur l’ensemble du territoire pour les rendre à la fois plus simples d’accès, plus efficaces et plus lisibles pour les habitants. À travers des démarches simplifiées et une plus grande réactivité, le Cher entend rendre un service de qualité au plus près des besoins. L'autre ambition de cette refonte est de porter une vision innovante des solidarités pour répondre notamment aux enjeux du vieillissement, de l’inclusion ou de l’accès aux soins. L’esprit du schéma repose sur la concertation et le dialogue avec les administrés, c’est pourquoi la plupart des dispositifs sociaux sont désormais soumis à suivi et évaluation.


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La mobilisation départementale pour le Grand âge 


« Accompagner à tous les âges de la vie », voilà la mission que s’est fixé le Département du Cher, en cherchant toujours davantage de proximité, de simplicité dans les démarches et d’efficacité dans l’accompagnement proposé. Cette politique de proximité se traduit notamment dans le soutien aux personnes âgées. Le 8 novembre dernier, le Conseil départemental du Cher organisait ses 1ères Assises du Grand âge. L’occasion de faire le point sur les nombreuses actions menées par le département, mais aussi de réclamer que la « Loi Grand âge » promise depuis des années voit enfin le jour. En amont de ces Assises, le Département a réuni plus de 4 000 signatures pour réclamer cette loi. 


Le Cher connaît une importante population senior qui souffre de plus en plus de précarité. Face à cela, le Département a engagé une démarche globale d’adaptation du territoire au vieillissement qui touche à la quasi-totalité des politiques départementales. Parce qu’une société qui s’occupe de ses personnes âgées est une société qui construit son avenir.


CRIP, comme  Cellule de recueil des informations préoccupantes

Créée début 2025, cette équipe départementale recueille et analyse les situations préoccupantes dans les familles, en coordination avec les services sociaux, judiciaires et médicaux.


Cher Solidarités

Le nouveau schéma unique des solidarités regroupe 21 engagements suivant 4 axes stratégiques : 


  • Agir en prévention à tous les âges de la vie

  • Agir de manière réactive

  • Agir au plus près des personnes concernées et réussir le dernier kilomètre 

  • Agir dans un cadre de coopération simplifié avec tous les acteurs


Protéger l'enfance 


La protection de l’enfance est l’un des axes majeurs du Schéma unique des solidarités du Cher. Comme beaucoup de départements français, le Cher connaît une baisse de natalité combinée à une hausse des fragilités sociales au sein des familles. 11 % des mineurs sont aujourd’hui considérés en situation de vulnérabilité dans le Cher. Face à cela, le Département se mobilise pour apporter des solutions de proximité, renforcer ses outils de prévention, tout en travaillant à rendre plus attractifs les métiers liés à l’enfance. Outre les 198 millions d’euros fléchés sur la protection de l’enfance depuis 2021, le Cher déploie une stratégie claire, cohérente qui s’adresse aussi bien aux enfants et leurs familles qu’aux professionnels du secteur. A l’image du Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille et de ses antennes qui accueillent et accompagnent tout au long de l’année les enfants, adolescents et mères célibataires, le Cher s’engage concrètement, et sur l’ensemble de son territoire, pour dessiner un avenir aux familles fragiles. 


Aménager le territoire pour renforcer l’attractivité du Cher

« Cher Ingénierie des Territoires »


Dans un souci constant de rendre plus lisibles et accessibles ses services aux particuliers comme aux collectivités, le Département du Cher revoit en profondeur l’ensemble de ses politiques.

C’est notamment le cas pour ses actions territoriales à destination des communes et intercommunalités. C’est le sens de l’agence « Cher Ingénierie des Territoires » qui conseille et assiste les élus locaux du département dans leurs projets d’aménagement du territoire. Conçu comme une porte d’entrée unique et facilement identifiable, « Cher Ingénierie des Territoires » soutient les projets de voirie, de bâtiments, de gestion de l’eau et de l’assainissement ou encore les projets liés au développement durable. L’agence s’inscrit dans la volonté départementale de garantir un égal accès aux équipements et services à tous les habitants du Cher grâce à un maillage équilibré et un partage des compétences des acteurs locaux.


Des réseaux routiers et numériques déployés dans l’ensemble du département


Avec 4 603 kilomètres de routes départementales et 1 197 ouvrages d’art à entretenir tout au long de l’année, le Département consacre des moyens humains et financiers particulièrement importants à la sécurité des infrastructures routières et à la mobilité des habitants. Cette exigence est fondamentale pour un département à majorité rurale. Le bon état du réseau est une condition d’équilibre territorial et d’équité entre les habitants. A ces infrastructures routières, s’ajoute le déploiement de la fibre par Berry Numérique, qui concernera 100 % des habitants du département d’ici à fin 2025. Un vrai vecteur d’attractivité et d’équilibre territorial. Ce déploiement sera bientôt enrichi de la mise en place du système LoRa de communication sans fil pour permettre de relier le réseau à des objets connectés, avec des applications concrètes dans la vie quotidienne, à commencer par la gestion de l’eau. 


« Concert’eau » : unis pour une gestion durable de l’eau dans le Cher


Dans un contexte de stress hydrique de plus en plus régulier et répandu, le Cher veille à une gestion responsable et durable de l’eau. Dans une volonté de coopération et de mise en dialogue, le Département coordonne 15 acteurs locaux engagés sur les enjeux de l’eau, (institutionnels, chambres consulaires, professionnels de l’agro-alimentaires…) à travers le contrat « Concert’eau ». Leur objectif commun : atteindre une gestion concertée et durable de l’eau. Les quatre axes de travail des membres de « Concert’eau » sont la réduction des consommations, les adaptations techniques, le renforcement de la connaissance, la sensibilisation et la mise en réseau des acteurs. Pour la période 2024-2026, trente-deux actions concrètes ont été identifiées dans le cadre de « Concert’eau ». Une instance de réflexion, de dialogue et d’action dont le Département, en tant que pilote de l’aménagement du territoire, est le chef d’orchestre naturel. 


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Le Cher, terre de bien-vivre 


La culture, une seconde nature


Département au patrimoine historique et culturel remarquable, le Cher maintient son soutien au tissu culturel et associatif, malgré un contexte budgétaire de plus en plus tendu. Fidèle à l’héritage de Jacques Cœur, protecteur des arts, le Département s’engage pour défendre le patrimoine bâti autant que le spectacle vivant. Le Conseil départemental soutient ainsi à hauteur d’un million d’euros « Bourges, capitale européenne de la culture ». De même, le Département a rénové pour un montant de 12 millions d’euros, la magnifique abbaye cistercienne de Noirlac, lieu phare de culture et des représentations artistiques en région Centre-Val de Loire. Le renforcement du lien social par la culture passe aussi par le soutien aux associations culturelles et aux établissements, à commencer par les écoles de musique et les médiathèques, lieux de sociabilité et de proximité par excellence.


À bicyclette…


Quelle meilleure manière de découvrir un territoire que de le parcourir à vélo ? Voilà pourquoi le Cher a initié depuis plusieurs années une ambitieuse politique de mobilités douces, qui permet de profiter pleinement de son riche patrimoine naturel en toute sécurité, et à son rythme ! Pas moins de 350 kilomètres d’itinéraires à vélo sont aménagés dans le Cher pour permettre aux habitants du département comme aux touristes d’emprunter des véloroutes de très grande qualité. Le Cher poursuit ainsi l’aménagement d’une véloroute le long du canal de Berry, incluse dans la grande véloroute Cœur de France, permettant désormais de relier Tours à Bourges sur 180 kilomètres totalement aménagés. Le Département a investi également de façon importante sur la Loire à vélo ou la Méridienne à vélo, qui reliera Bourges à Sully-sur-Loire en 2027. Un appel au voyage et à la découverte d’un département aux nombreuses richesses naturelles, culturelles et gastronomiques.  


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Le Cher, destination gourmande


Impossible de présenter le Cher sans évoquer l’importance de l’agriculture et de la viticulture pour le territoire. Terre de cultures et d’élevage, le Cher compte de nombreuses spécialités culinaires, et notamment fromagères, à l’instar de l’emblématique Crottin de Chavignol, et pas moins de cinq AOC viticoles, qui en font une destination gastronomique à part entière. C’est la combinaison d’un patrimoine naturel et architectural préservé, et le respect d’un certain art de vivre à la française qui sont aujourd’hui des atouts d’attractivité déterminants pour le Cher. A l’heure où la compétition entre les territoires est une réalité, cette manière de voir la vie en vert et en douceur est pour le Cher un gage évident d’attractivité. 


Véloroute Coeur de France de Bourges à Tours
Véloroute Coeur de France de Bourges à Tours

L’armement, fleuron de l’industrie dans le Cher


Site de KNDS à Bourges
Site de KNDS à Bourges

La guerre en Ukraine a remis en lumière un savoir-faire historique du Cher : l’industrie de l’armement. Il faut en effet remonter au milieu 19e siècle pour voir naître les premières manufactures d’armement à Bourges et ses environs. Plus de 150 ans plus trad, KNDS, ex-GIAT, est aujourd’hui la dernière canonnerie de France. L’entreprise équipe notamment les camions dits « CAESAR » (camions équipés d’un système d’artillerie), uniques au monde. 

Autre fleuron implanté dans le Cher, MBDA, qui, après avoir fabriqué des avions au début du 20e siècle, est aujourd’hui spécialisé dans les missiles. 


Autour de deux locomotives gravitent plusieurs entreprises partenaires ou sous-traitants, notamment sur le pendant technologique de l’armement. Ce secteur représente ainsi plusieurs centaines d’emplois dans le département, constitue un réel facteur d’attractivité professionnel et incarne la continuité d’un savoir-faire industriel.


Des clubs sportifs emblématiques


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L’histoire sportive du Cher est intimement liée à celle du basket-ball féminin. Le Tango Bourges Basket détient tout simplement le plus grand palmarès du basket féminin français ! 

Avec 15 victoires en championnat de France, 11 coupes de France, 3 Euroligues, ce club a tout remporté, et fait la fierté de ses supporters depuis 1967.


Comptant des joueuses aussi emblématiques que Cathy Melain ou Celine Dumerc, le Tango Bourges Basket appartient sans conteste au panthéon des sports collectifs français. 

Autre passion berrichone : l’automobile, avec l’écurie Signature. Créée en 1990, cette entreprise automobile a fait revivre la mythique Alpine pour la faire concourir dans les grandes courses d’endurance à travers le monde. Avec près de cinquante salariés, Signature a réussi son pari du très haut niveau dans une structure à taille humaine et ancrée sur son territoire ! 


Arrivé du Tour de France à Saint-Amand-Montrond en juillet 2024
Arrivé du Tour de France à Saint-Amand-Montrond en juillet 2024


Dossier Spécial - Département du cher


Inauguration du Foyer Départemental de l’Enfance en 2024
Inauguration du Foyer Départemental de l’Enfance en 2024

Jacques Fleury, vous êtes président du Conseil départemental du Cher depuis 2021. Pouvez-vous revenir sur les grandes étapes de votre parcours ? 


J’ai effectué toute ma carrière comme journaliste au Berry Républicain. Il s’agit d’une histoire familiale puisque mon père y travaillait déjà. Avec mon parrain, ils étaient tous deux chimistes au service de photogravure. Ce service a été créé à leur arrivée et ils sont les premiers à avoir rendu possible l’apparition de photos dans le journal. Je me souviens encore de leur grandes blouses grises rongées à l’acide. Mon père est mort à 45 ans, et mon parrain l’a suivi trois semaines plus tard, alors que j’étais encore un jeune homme. 1968 reste une année très difficile… C’est mon père qui m’a mis le pied à l’étrier pour entrer au journal. J’y ai travaillé durant toutes mes vacances jusqu’au bac, et j’ai été embauché comme pigiste.

J’ai commencé à la rubrique des sports à Châteauroux, puis en locale à Vierzon avant de rejoindre Bourges au service de l’information générale pour couvrir l’actualité nationale et internationale. J’ai été passionné par mon métier tout au long de ma carrière et j’ai finalement pris ma retraite en décembre 2014. 


Côté engagement électif, tout a commencé en 1995 lorsque Serge Lepeltier s’est lancé dans la campagne municipale à Bourges. Il m’a sollicité pour figurer sur sa liste car, à l’époque, j’étais président de l’association de quartier du centre-ville. Après sa victoire, j’ai siégé au Conseil municipal jusqu’en 2014. Parallèlement, j’ai été élu conseiller général en 1997 à la suite d’une élection partielle sur mon canton de Bourges. J’ai dû faire face à un candidat communiste et à un candidat UDF qui s’est désisté en ma faveur au second tour. J’ai fini par l’emporter de 38 voix ! En 2015, j’ai remporté les élections départementales avec 60 % des voix, Michel Autissier, le président, m’a alors nommé vice-président en charge du handicap et du personnel. Il m’est revenu la mission lourde de mettre en place un plan d’optimisation de la masse salariale. 


J’ai parallèlement pris la présidence de la MDPH et la présidence du groupe de la majorité Avenir pour le Cher. En 2020, Michel Autissier m’a annoncé qu’il ne souhaitait pas se représenter et m’a demandé de me préparer à lui succéder. Après notre large victoire de 2021, mes collègues m’ont accordé leur confiance pour prendre la présidence du Département. 


Nous sommes à mi-mandat. Au bilan des actions marquantes de l’assemblée départementale, on peut citer le schéma unique des solidarités…   


En effet ! Le défi était de mettre à plat nos politiques sociales et de remettre de l’ordre dans cette grande machine sociale. Ceci, pour le bien des habitants comme des travailleurs sociaux. On ne peut plus gérer les solidarités comme il y a vingt ans. Aussi, il devenait indispensable de regrouper plusieurs schémas en un seul, ce qui demande un travail considérable et beaucoup de diplomatie. Dans les prochains mois, nous arriverons au bout du déploiement de nos engagements et des actions annoncées dans le schéma, j’en suis très heureux. Changer les habitudes fait parfois peur, c’est pourquoi il faut prendre le temps de dialoguer avec les acteurs concernés pour expliquer nos objectifs. 


A mes yeux, il était essentiel de créer un parcours de solidarités et une véritable équité territoriale. Nos administrés doivent se sentir accompagnés avec la même clarté et la même efficacité où qu’ils habitent dans le département.


On ne peut gérer les solidarités comme il y a vingt ans

Vous avez organisé en novembre 2024 les Assises du Grand âge. Une démarche qui reflète la mobilisation du Département sur ce sujet majeur. 


Oui c’est un sujet fondamental et en amont des Assises du Grand âge, nous avons réuni 4 000 signatures pour réclamer au gouvernement une loi Grand âge promise depuis des années et urgente. Malheureusement pour nous, la censure du gouvernement Barnier est passée par là et aujourd’hui, nous ne savons même pas où est passée notre pétition ! Lorsque le Premier ministre François Bayrou est venu à Bourges récemment, je lui ai demandé où en était la loi grand âge, il m’a répondu que l’État n’avait plus d’argent…  De la même manière, nos courriers aux différents ministres sur ce sujet crucial sont restés lettre morte. À très court terme, ma crainte est que les EHPAD, qui sont dans une situation financière très fragile, ne se retournent vers les Départements pour leur demander de l’aide, alors même que nos budgets sont dans le rouge… Tout cela est extrêmement préoccupant. 



L’été a été à nouveau marqué par des incendies très dévastateurs. Face à ce phénomène, le Cher n’a pas attendu pour se mobiliser. Pouvez-vous nous en dire davantage ? 


Le Cher, vous le savez, compte une partie de la Sologne, le deuxième massif forestier français. Aussi, lorsque le VVF a racheté un grand territoire forestier à Neuvy-sur-Barangeon, en pleine Sologne, le Département a soutenu ce rachat. Devant la récurrence et la violence des incendies, nous avons décidé de travailler à un beau projet autour de la prévention sur ce site. C’est ainsi qu’est né « Cher Forêt École » il y a deux ans, un outil au service de la résilience climatique qui s’adresse aux sapeurs-pompiers ou encore aux propriétaires forestiers pour leur apprendre quelles essences d’arbres sont les plus adaptées, comment on prend soin de la forêt. Nous avons également mis en place un sentier pédagogique pour les collégiens. J’ai récemment rencontré le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui s’est montré très sensible au projet. 

Dans ce même esprit, avec les Départements du Loiret et du Loir-et-Cher, et l’Etat, nous avons mis en place une coopération pour installer des caméras permettant de lancer l’alerte au moindre départ de feu. Nous menons aussi un projet d’installation de réserves d’eau à proximité des forêts. Vous l’avez compris, nous faisons de la préservation de nos espaces forestiers une priorité écologique, économique dans une stratégie plus globale de prévention et d’aménagement du territoire. 


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De quel projet êtes-vous particulièrement satisfait ces dernières années ? 


Le Cher a atteint un niveau de démographie médicale très préoccupant. Dès mes premiers mois de présidence, j’ai pris ce sujet à bras-le-corps car de nombreux habitants de notre département n’ont pas de médecins. Avec les élus de la majorité, et la direction générale de la collectivité, nous avons travaillé à un certain nombre de solutions, et l’idée est née du Cabinet médical itinérant. Cela a immédiatement fonctionné, si bien que nous avons rapidement fait l’acquisition d’un camion totalement équipé et autonome pour aller à la rencontre des habitants du Cher. Partout où le bus passe, les gens remercient le Département. C’est bien là le sens de nos missions : rendre service. Oui, vraiment, je pense que ce cabinet mobile est l’une de nos belles réalisations. Il a d’ailleurs reçu deux prix lors des dernières Assises de Départements de France, ainsi qu’un D d’Or ! 


On a le sentiment que ce qui vous anime par-dessus tout est le goût du service ?


Depuis que je suis adolescent, je veux servir. J’ai été président des délégués lycéens puis pris les commandes de l’association du quartier du centre-ville de Bourges avec lequel nous avons organisé des dizaines de manifestations comme des fêtes de quartier, des crèches vivantes en la cathédrale de Bourges, des réveillons du Nouvel An, avec à chaque fois des centaines de personnes heureuses et réunies. Impliqué à La Croix Rouge, aujourd’hui à l’Ordre de Malte avec l’organisation de maraudes médicales, je m’occupe également d’une association qui vient en appui à la Banque Alimentaire. En réalité, je suis heureux quand je peux aider les autres. Mon premier slogan de campagne était « Avec vous, pour vous » et cela résume tout, c’est ma vie. 


J’ai pris à bras-le-corps le sujet de la démographie médicale dès mes premiers mois de présidence

Dernière question : comment voyez-vous les années qui s’annoncent pour le Département du Cher ? 


L’objectif de la seconde partie du mandat est de bien finir ce que nous avons commencé. Mais ma grande inquiétude est de savoir comment nous pourrons continuer avec toujours moins de moyens... Jusqu’à quand pourrons-nous soutenir des projets sociaux, associatifs, touristiques ? Si le gouvernement n’entend pas les alertes et recommandations de la Cour des Comptes et des Conseils départementaux sur l’inadéquation du financement des Départements avec leurs missions et les charges qui leur sont liées, où irons-nous ? Il faut arrêter de charger une barque qui est déjà pleine.



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