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Robert Schuman, l’Européen enraciné en Moselle

  • La rédaction
  • 8 juil.
  • 2 min de lecture

Juin 2025


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Né le 29 juin 1886 à Clausen, au Luxembourg, Robert Schuman est avant tout un homme de la frontière. Fils d’un Mosellan devenu allemand après l’annexion de 1871, il incarne dès sa naissance le destin complexe de la Lorraine. Son attachement à la Moselle, où il grandit, fait ses études et débute sa carrière d’avocat, ne le quittera jamais.


Élu député de la Moselle en 1919, il devient l’un des artisans de la réintégration de l’Alsace-Moselle à la République française. Chrétien fervent, imprégné des valeurs sociales du catholicisme, il défend une vision de la politique guidée par la paix, la solidarité et le respect des peuples. Pendant l’Occupation, il est arrêté par la Gestapo, s’évade, puis rejoint la Résistance. En 1944, il devient conseiller politique du général de Lattre de Tassigny pour l’Alsace-Lorraine.


C’est dans l’après-guerre que son destin bascule : ministre des Affaires étrangères à partir de 1948, il devient l’un des fondateurs de l’Europe. Le 9 mai 1950, dans le Salon de l’Horloge à Paris, il prononce un discours resté célèbre : la Déclaration Schuman, pierre angulaire de la construction européenne. Partant de l’idée commune qu’il porte avec Jean Monnet que la coopération économique et la prospérité sont des garants de la paix, il propose de placer la production de charbon et d’acier franco-allemande sous une autorité commune. L’objectif ? Rendre la guerre « non seulement impensable, mais matériellement impossible ». La CECA, la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, verra bientôt le jour.


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Mais derrière l’architecte de l’unité européenne, il y a toujours l’homme de Scy-Chazelles, sur les hauteurs de Metz, où il vivra jusqu’à sa mort en 1963. C’est dans cette maison sobre, face au Mont Saint-Quentin, qu’il rédigea, rêva et espéra une Europe de paix. C’est là aussi qu’il repose, dans l’église fortifiée Saint-Quentin. C’est là, enfin, que la Moselle, la France et l’Europe, viennent de célébrer les 75 ans de la Déclaration Schuman.


La Moselle ne fut pas seulement son fief électoral : elle fut son laboratoire d’idées, sa source d’inspiration et son ancrage. Terre meurtrie par les conflits, mais aussi creuset de réconciliation, la Moselle incarne cette « solidarité de fait » qu’il appelait de ses vœux. Aujourd’hui encore, son héritage y est vivant : sa maison est un lieu de mémoire et de transmission, et son message continue de résonner dans un monde en quête d’unité. Robert Schuman n’était pas seulement un visionnaire. Il était un homme de la Moselle, enraciné et ouvert, humble et déterminé. Un père de l’Europe qui savait que la paix se construit d’abord chez soi, dans le respect de l’autre et l’amour de la vérité.


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