Veolia
- La rédaction
- 9 juil.
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Dernière mise à jour : 16 juil.
Juin 2025

AGRICULTURE DURABLE : COMMENT VEOLIA ACCOMPAGNE LA TRANSFORMATION DU SECTEUR AGRICOLE ?
Interview de Paul-Antoine SEBBE, Directeur général Agriculture France
Les défis auxquels font face les agriculteurs français n'ont jamais été aussi pressants. Le récent sondage Elabe mené auprès de 801 agriculteurs exploitants révèle leurs préoccupations croissantes face au changement climatique et à la dégradation des sols.
En tant qu'agriculteur dans les Hauts de France, je vis ces réalités au quotidien. Et je suis convaincu que les solutions existent, notamment à travers trois axes majeurs que Veolia développe depuis près de 50 ans.
La santé des sols reste notre priorité car aujourd’hui la dégradation des sols agricoles est une préoccupation majeure pour l'agriculture française. Notre programme de recherche QualiAgro, mené depuis 25 ans en partenariat avec l'INRAE, démontre scientifiquement que nos solutions améliorent la qualité des sols et les rendements des cultures. Avec 1 million de tonnes de fertilisants commercialisés par an, nous contribuons activement à la reconquête de la fertilité des sols, abîmée par l'érosion, le ruissellement, et l'utilisation parfois excessive d’engrais de synthèse ou de produits chimiques.
Ce programme démontre aussi que les composts permettent le stockage du carbone dans les sols. C’est pourquoi Veolia s'est engagé dans l'initiative 4 pour 1000, lancée par Stéphane Le Foll lors de la COP21 en 2015. L'objectif est d'améliorer le taux de carbone dans les sols de 4 pour mille par an, ce qui permettrait de compenser les émissions de CO2 dans l'atmosphère.
VALORISER LES DÉCHETS EN FERTILISANTS
Premier axe fondamental : les fertilisants durables. Veolia Agriculture gère chaque année 3 millions de tonnes de déchets organiques divers (dont 1,7 millions de tonnes de boues) et produit 1 million de tonnes de fertilisants, qui sont valorisés sur 2 millions d’hectares de terres agricoles. Issus de la transformation des biodéchets et des boues d’épuration, ces fertilisants organiques représentent une alternative cruciale aux engrais chimiques, d’origine fossile, dont 95% sont importés. Ils permettent non seulement d’améliorer la qualité des sols mais aussi de réaliser des économies substantielles, entre 175 et 300 € par hectare pour une exploitation moyenne de 70 hectares.
La qualité de ces fertilisants est rigoureusement contrôlée. Depuis 25 ans, notre partenariat avec l’INRAE dans le cadre du programme QualiAgro démontre scientifiquement leur efficacité pour améliorer les sols et les rendements.
Veolia Agriculture produit également 100 000 tonnes d’engrais organiques haut de gamme sous forme de granulés, spécifiquement destinés aux secteurs de la vigne, de l’arboriculture et du maraîchage.
DÉVELOPPER LA MÉTHANISATION
Deuxième axe essentiel : la méthanisation agricole. Nous accompagnons 300 méthaniseurs, que nous alimentons avec
400 000 tonnes de sous-produits et déchets organiques chaque année. Notre expertise unique réside dans la gestion complète des intrants, complétée d’une offre de gestion intégrée pour les CIVE jusqu’à la gestion des digestats.
Cette diversification représente environ 20% de revenus énergétiques supplémentaires pour nos partenaires agri-méthaniseurs, avec une production de 350 GWh de biogaz.
Face aux inquiétudes des agriculteurs (59% pensent que l’exploitation d’une unité de méthanisation est trop compliquée) nous apportons notre expertise technique, administrative et réglementaire. Veolia Agriculture s’intéresse aussi à l’acquisition de méthaniseurs agricoles et à la création de projets d’intérêts collectifs au sein des territoires ruraux. Cette transition est soutenue par les citoyens : 76% des Français approuvent la production d’énergie locale à partir de biomasse.
Il y a ainsi une attente forte du monde agricole, qui voit dans la méthanisation une opportunité pour diversifier ses revenus, valoriser ses effluents et renforcer son autonomie énergétique. Dans ce contexte, alors que la Stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) fixe un objectif de 20 % de biogaz dans la consommation nationale de gaz à horizon 2030 – contre seulement 2 % aujourd’hui – il est impératif de lever les obstacles administratifs et législatifs permettant la reconnaissance de méthaniseurs agricoles comme équipements d’intérêt collectif compatible avec l’exercice d’une activité agricole sans notion de détention capitalistique.
« La santé des sols reste notre priorité car aujourd’hui la dégradation des sols agricoles est une préoccupation majeure pour l'agriculture française. »
RÉPONDRE À L’ENJEU DE L’EAU
Le troisième axe concerne la gestion de l’eau, devenue critique avec les sécheresses récurrentes. Face à la perspective alarmante d’une baisse jusqu’à 50% du débit des rivières françaises d’ici 20 ans, selon l’INRAE, la réutilisation des eaux usées s’impose comme une solution incontournable. En effet, atteindre 10 % de réutilisation des eaux usées traitées permettrait de réduire de 15 % les prélèvements dans les milieux naturels. Cette approche, combinée au stockage hivernal de l’eau, doit être encouragée en complément des mesures de sobriété pour une gestion durable de la ressource.
Nos innovations, comme le projet SmartFertiReuse, permettent d’économiser jusqu’à 30 % d’eau et 10% d’engrais. Nous valorisons déjà 3,3 millions de mètres cubes d’eau recyclée pour l’irrigation, et près de 2 800 hectares de cultures bénéficient de notre système de fertirrigation. Alors qu’Israël réutilise 80 % de ses eaux usées, la France n’en est qu’à 1 %. Si nous atteignons 10 % dans les 5 prochaines années, cela représenterait une économie de 500 millions de m3 sur les ressources en eau et éviterait des conflits d’usage. Pour soutenir cette transition, il est par conséquent essentiel que le secteur agricole soit représenté dans les conférences territoriales de l’eau qui s’ouvriront prochainement.
UNE APPROCHE INTÉGRÉE
Nous démontrons qu’il est possible de transformer les contraintes envi-ronnementales en opportunités grâce à une approche globale créant une véritable symbiose entre villes et campagnes. Avec 40 000 agri-culteurs partenaires, 50 % des collectivités et 1000 industriels engagés, Veolia innove en collaboration avec l’écosystème de recherche agricole pour développer de nouveaux biostimulants et des outils d’aide à la décision.
À l’horizon 2030, les activités Agriculture de Veolia visent à tripler la production de composts à base de biodéchets, multiplier par 10 la production d’énergie verte avec la méthanisation et doubler la production d’eau usée recyclée pour l’agriculture. C’est l’engagement de Veolia : accompagner la transformation écologique de l’agriculture française, en préservant la rentabilité des exploitations et en garantissant une production alimentaire de qualité. Car nous en sommes convaincus, l’agriculture de demain sera à la fois productive, durable et résiliente.
Label bas-carbone : 8 200 tonnes de CO2 stockées par nos agriculteurs partenaires
Veolia Agriculture et ReSoil déploient deux projets pilotes innovants : l’un en Normandie (4 fermes, 557 hectares), l’autre dans l’Ouest (4 fermes en Pays de la Loire et Bretagne, 742 hectares). Ces exploitations, déjà utilisatrices d’engrais organiques Veolia, renforcent leurs pratiques agroécologiques : couverts végétaux, simplification du travail du sol et réduction des engrais chimiques. Sur 5 ans, ces projets permettront de stocker plus de 8 200 tonnes équivalent CO 2 (soit l’empreinte carbone de 820 Français).
Au-delà du carbone, ces initiatives visent à améliorer la résilience des sols face au changement climatique, avec des bénéfices complé-mentaires comme la réduction de l’érosion, la diminution des particules fines et le développement de la biodiversité. Ces projets s’inscrivent dans le Label bas-carbone, dispositif national de certification des réductions d’émissions de gaz à effet de serre créé par le ministère de la Transition écologique.
L’épandage, solution vertueuse pour le Grand Besançon
Christophe LIME, Président de la Régie Eau Assainissement du Grand Besançon, présente l’épandage comme une solution optimale alliant bénéfices environnementaux, sociaux et économiques. “Cette pratique crée du sens entre l’urbain et le rural, dépassant les oppositions traditionnelles”, souligne-t-il. La démarche répond aux besoins des agriculteurs tout en valorisant les ressources locales, particulièrement pertinente dans un contexte de tensions sur les prix. “Nous pérennisons ainsi une filière avec des cycles courts”, explique le président, mettant en avant une approche qui sécurise les agriculteurs grâce à un cadre réglementaire adapté et un engagement qualité fort.

« L’engagement de Veolia : accompagner la transformation écologique de l’agriculture française, en préservant la rentabilité des exploitations et en garantissant une production alimentaire de qualité. »



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