Introspection du mois : « Le courage »
- La rédaction
- 9 juil.
- 3 min de lecture
Juin 2025

Robert Frost exprimait ceci : « le courage est la plus importante des vertus humaines — le courage d’agir avec une connaissance limitée et des preuves insuffisantes. C’est tout ce que chacun de nous possède. »
Nous sommes exposés à cette valeur et certaines situations la réclament plus que d’autres :
Remettre en cause des années de pratique, des routines et certitudes.
Redémarrer une activité, commencer une nouvelle mission, s’insérer dans une équipe.
Entreprendre une formation de longue durée.
Refuser une promotion…
Oser dire non, au risque de passer pour le « négatif » du service, de ternir son image, de s’isoler de ses collègues.
Subir un changement organisationnel qui va bouleverser nos habitudes et peut-être celles de notre famille.
Tout « plaquer » pour une aventure vers l’inconnu…
Annoncer une instruction que nous estimons impopulaire — toutefois nécessaire et utile à l’intérêt collectif — avec le danger de provoquer une fronde…
Nous ne sommes pas tous égaux devant la difficulté.
Évidemment, l’effet de groupe nous rend plus forts, plus courageux, même si la responsabilité nous appartient individuellement. Prendre une décision, c’est renoncer à d’autres choix. C’est trancher sans connaitre le futur, sans avoir tous les paramètres. Nous sommes souvent seuls, comme les dirigeants face à eux-mêmes, ayant peu de temps pour s’engager.
Si nous ne sommes pas aux manettes, la critique est facile avec le « y’avait qu’à ! » Lorsque nous sommes aux commandes, de nombreuses idées nous hantent. Un bon manager pensera avant tout à chacun de ses collaborateurs avant d’associer le collectif. Il sait qu’il sera jugé et devra assumer ses préférences, ses résolutions.
Ainsi l’exprimait Laurence M. Miller dans « American Spirit » en 1984 : « Je ne connais pas de société qui ait réussi à accomplir un grand changement sans le leadership actif et solide de ses dirigeants. Il est difficile d’être à la fois l’artisan du changement et l’exemple vivant du management par consensus. Tous les dirigeants que je connais, qui ont activement provoqué le changement, ont été accusés de l’avoir imposé. Tant pis ! Il est certes préférable d’engendrer le changement en impliquant tout le monde. Mais c’est une moindre faute d’imposer le changement dans la douleur que de renoncer à promouvoir les changements dont l’entreprise a un besoin vital pour réussir. »
La plupart des gens s’estiment courageux.
Tant que nous ne sommes pas vraiment confrontés au courage ; intellectuellement nous sommes téméraires ! Il est facile de critiquer sa hiérarchie, il est beaucoup plus délicat de donner son avis en sa présence. Plutôt que s’opposer, affirmer sa différence de point de vue avec conviction. Dire les choses simplement avec force et respect.
Pourquoi est-ce si subtil ? Tout dépend de l’enjeu, de l’ampleur du risque pris et surtout de la capacité à en assumer les conséquences.
Trois exemples d’arbitrages complexes vécus par trois dirigeants :
Investir dans une construction de plusieurs millions d’euros engageant la société sur plus de vingt-cinq années, dans un marché ultra concurrentiel et fluctuant.
Licencier plusieurs personnes pour tenter de sauvegarder l’entreprise.
Faire face à une séquestration de plusieurs jours avec menace de mort de ses proches.
Comment aurions-nous agi dans l’instant : fuir ou assumer ?
De quoi avons-nous peur ? De l’impopularité ou des regrets de ne pas avoir tranché ? Le courage prend naissance sûrement à ce moment-là !? Aristote l’exprime ainsi « Le courage est le juste milieu entre la peur et l’audace. »
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